Contrairement à ce qu’on peut souvent lire, être mère ne protège pas du cancer du sein. C’est l’allaitement qui diminuerait les risques de développer les cancers du sein les plus graves.
Une synthèse de plusieurs recherches portant sur 18 826 cas de cancer du sein indique que "l'augmentation du risque de cancer du sein après l'accouchement était prononcée lorsqu'elle était combinée à des antécédents familiaux de cancer du sein". Par ailleurs, elle était plus élevée chez les femmes plus âgées à la première naissance ou ayant plus d'enfants que les autres.
Maximum des risques environ cinq ans après la naissance
Comparativement aux femmes sans enfant, les mères présentaient un risque de cancer du sein qui atteignait son maximum environ cinq ans après la naissance, avant de diminuer à 0,77% après 34 ans. "L'association est passée du positif au négatif environ 24 ans après la naissance", ajoutent les chercheurs.
En revanche, une autre étude démontre que l’allaitement protège au moins contre les cancers qui n’ont pas de récepteurs hormonaux, les plus graves. Cette deuxième méta-analyse représente 27 études distinctes (8 cohortes et 19 témoins), pour un total de 36 881 cas de cancer du sein.
Cancers du sein à récepteurs hormonaux négatifs
Nous avons montré "un effet protecteur de l'allaitement maternel contre les cancers du sein à récepteurs hormonaux négatifs, qui sont plus fréquents chez les jeunes femmes et dont le pronostic est généralement plus mauvais que celui des autres sous-types de cancer du sein", écrivent les scientifiques. "L'association entre l'allaitement maternel et les cancers du sein à récepteurs positifs doit faire l'objet d'études plus approfondies", concluent-ils.
Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé. Après avoir doublé entre 1980 et 2005, l'incidence semble désormais en phase de stabilisation.