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Reste à charge zéro : Agnès Buzyn dénonce un «sabotage» de la part des mutuelles

La ministre de la Santé Agnès Buzyn accuse les mutuelles de profiter de la réforme du "reste à charge zéro" pour augmenter leurs tarifs.

Reste à charge zéro : Agnès Buzyn dénonce un  «sabotage» de la part des mutuelles AlexRaths / iStock




C’était l’un des arguments de l’opposition lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale 2019. Dans le cadre de la réforme du "reste à charge zéro", appelée aujourd’hui "100% santé", les mutuelles décident d’augmenter leurs tarifs l’année prochaine. "J’appelle ça un sabotage politique et je vais le dire aux mutuelles", a réagi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn sur France Culture. Certaines complémentaires (assurances, mutuelles, complémentaires santé) ont déjà prévenu leurs assurés sur la hausse de tarifs applicables dès janvier. La raison invoquée : les premières mesures du "reste à charge zéro".

Le "reste à charge zéro": une promesse de campagne

Cette réforme est l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Elle implique le remboursement à 100% de certaines lunettes, certaines prothèses dentaires et certaines prothèses auditives. Sa mise en place doit se faire en trois ans, jusqu’en 2021. Un étalement qui, pour le gouvernement, doit pousser les mutuelles à ne pas augmenter leurs tarifs.

Depuis dix ans, leurs prix ont augmenté de 2,5% en moyenne. Mais les organismes de complémentaires santé ne semblent pas l’entendre de cette oreille. "Il est hors de question que les mutuelles profitent d’une réforme à laquelle elles ont participé, qui a été négociée, qui a été signée entre tous les partenaires, pour augmenter leurs prix. Je ne le tolérerai pas", a martelé Agnès Buzyn.

La Sécurité sociale prend en charge 75% du budget

Fin octobre, le courtier d’assurance en ligne Santiane avait présenté une étude dans laquelle il estimait que pour protéger leurs marges, les complémentaires risquaient d’augmenter leurs prix de 6,8% au terme des trois ans. Parmi les plus touchés : les retraités, car ils sont les plus concernés par les soins.

Pourtant, Agnès Buzyn estime que le coût de la réforme sera moindre par rapport à leur chiffre d’affaires. Ainsi, ce dernier est évalué à un milliard d’euros, dont 75% pris en charge par la Sécurité sociale et donc 25% par les complémentaires. Une dépense qui s’élève à 250 millions d’euros sur trois ans, rapporté à leur budget de 36 milliards d’euros. La ministre de la Santé présidera une réunion de suivi de la réforme le 18 décembre prochain.

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