"Le Dossier Médical Partagé doit devenir une évidence pour tous les Français comme la carte Vitale", déclarait le 6 novembre dernier la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Il semblerait que la France soit sur la bonne voie.
Le DMP est un dossier médical informatisé proposé aux patients, qui stocke toutes les données médicales. Le but est d’améliorer la coordination, la qualité et la continuité des soins entre tous les professionnels de santé, en ville, à l’hôpital ou en Ehpad. Par exemple, si vous êtes malades en vacances, le médecin consulté pourra avoir accès à tout vos traitements en cours ou passés, qu’il est souvent difficile d’avoir parfaitement en tête.
3 millions de DMP ouverts
Depuis le début de la phase de généralisation de ce carnet de santé numérique à l’ensemble du territoire, 3 millions de personnes en possèdent désormais un. Selon un communiqué de l’Assurance Maladie, "plus de 200 000 DMP sont désormais ouverts chaque semaine en moyenne".
Le chiffre symbolique des 3 millions de DMP ouverts a été atteint le jeudi 13 décembre, soit un peu plus de 5 semaines à peine après le lancement officiel du service le 6 novembre dernier. Dans le détail, au cours de la semaine du jeudi 6 au mercredi 12 décembre, ce sont très exactement 240 090 dossiers qui ont été créés en France.
39% des DMP sont créés par les pharmaciens
39% des DMP sont créés par les pharmaciens, 39% par les patients sur le site dmp.fr, 18% par les caisses d’assurance maladie et 4% par les professionnels de santé libéraux et les établissements de santé. Plus d’une pharmacie sur deux (13 000) peut désormais ouvrir des DMP, un chiffre en hausse de plus de 50% depuis le 6 novembre dernier. A ce jour, plus de 800 000 DMP ont été créés en pharmacie.
Ce sont les habitants de l’Ile-de-France (169 105 DMP ouverts), ceux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (103 435) et les Occitans (94 402) qui sont les plus adeptes des DMP. La création d’un DMP n’est possible qu’avec le consentement du patient. Et, en dehors de lui, seuls les professionnels de santé qu’il a autorisés à le faire peuvent le consulter et l’alimenter. Chaque personne bénéficiaire d’un régime de sécurité sociale, majeure ou mineure, peut en disposer.
"La boîte de Pandore"
Le souci des données personnelles continuent cependant de freiner nombre de Français et de médecins. "On ouvre la boîte de Pandore, explique ainsi le docteur Didier Le Vaguerès, président de la Fédération des médecins de France de l'Essonne. Ne soyons pas naïfs, c'est le début de la fin du secret médical, dont ne vont pas manquer de profiter les payeurs que sont les complémentaires santé."