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New England Journal of Medicine

Malades à bord: y a-t-il un médecin dans l'avion ?

Par Bruno Martrette

Syncopes, trouble respiratoire ou nausées, chaque année dans le monde, 44 000 urgences surviennent dans les avions. Elles font l'objet le plus souvent d'une prise en charge par un professionnel.

TELAM/CHINE
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« Un médecin est demandé à l'avant de l'appareil », l'annonce ne rassure pas les voyageurs, pourtant elle retentit des dizaines de milliers de fois chaque année dans le monde au cours des vols commerciaux. C'est ce que démontre une étude rétrospective de Drew Peterson, publiée dans le New England Journal of Medicine. Et d'après l'enquête, les politiques de déroutement sont très variables selon les compagnies.

Le  travail des chercheurs s'est basé sur tous les appels répertoriés entre le 1er janvier 2008 et le 31 octobre 2010 par les centres d'assistance médicaux situés au sol de 5 grandes compagnies aériennes américaines et internationales représentant à elles seules environ 10 % du trafic passager mondial. A partir des 11 920 dossiers inclus dans ce fichier, il a été possible de dresser un tableau précis des urgences médicales survenues durant un trajet aérien. Ces types d'incidents représentent seulement 1 cas pour 604 vols, « mais en extrapolant ces données à la totalité du trafic international, on pourrait en dénombrer pas moins de 44 000 chaque année dans le monde », précisent les auteurs.

Et d'après leurs résultats, cinq types d'urgences regroupent plus du 3/4 des observations. Ce sont par ordre décroissant, les syncopes et pré-syncopes, les troubles respiratoires, les nausées et vomissements, les symptômes cardiaques et les crises comitiales.


Concernant la prise en charge de ces pathologies, elles ont nécessité dans le 3/4 des observations l'aide d'un voyageur professionnel de santé (médecin dans 48 % des cas, infirmières dans 20 %). Ces professionnels ont pu se servir de la trousse d'urgence de l'avion pour délivrer notamment de l'oxygène (un cas sur deux), une perfusion de sérum salé (5,2 % des urgences) ou de l'aspirine (5 %).


S'agissant de la gravité (réelle ou ressentie) de ces urgences, les auteurs l'ont estimé par différents taux, celui de déroutement du vol (7,3 %), ou de transport vers un hôpital à l'arrivée (25,8 %). Les symptômes d'allure cardiologiques, évoquant un accident vasculaire cérébral ont donné lieu au plus grand pourcentage de déroutements. Le taux d'atterrissage prématuré dépendait notamment, de la pathologie possiblement en cause, (les déroutements étant plus fréquents lorsque la vitesse de prise en charge est un élément déterminant du pronostic), et du type de vol (les trajets de plus de 10 000 km étant rarement l'objet d'un déroutement).

Mais, l'étude évoque aussi un élement plus étonnant, les politiques de déroutement dépendraient aussi de la compagnie aérienne. « Les équipages de certaines compagnies n'optent en effet que très rarement pour cette décision », souligne un chercheur. Aucun nom de compagnie n'est toutefois cité.

 


Enfin, 38 arrêts cardiaques sont survenus en vol et 7 de ces passagers ont survécu. Les auteurs de l'étude concluent que « les professionnels de santé doivent donc être préparés à intervenir en situation d'urgence au cours de leur voyage aérien. En dehors des aspects médico-légaux possibles de ces consultations impromptues (qui sont très variables selon la nationalité de la compagnie aérienne et le droit qui s'applique dans l'avion), le professionnel  bénéficiera de l'aide de l'équipage, formé à faire face à ce type d'incident, du matériel disponible dans tous les avions et notamment, si nécessaire, d'un défibrillateur automatique externe ».