Un médecin libéral sur dix en activité cumule emploi et retraite, selon une étude de la Drees. Au 1er janvier 2018, près de 10% des médecins libéraux exercent dans le cadre du dispositif cumul emploi-retraite, soit un peu plus de 12 000 médecins. Le nombre de bénéficiaires du dispositif s’est fortement accru ces dernières années. Les spécialistes, et notamment les psychiatres, y ont davantage recours que les généralistes.
Motivation d’ordre financier
"Un médecin qui a une carrière de 30 à 40 ans, est très investi dans ses relations avec ses patients. Partir du jour au lendemain paraît difficile. Beaucoup veulent prendre leur retraite mais continuer à avoir une activité réduite", expique le Dr Hubert Aouizerate, président de la FARA (Fédération des associations régionales des allocataires de la CARMF) sur profilmedecin.com. La deuxième grande motivation est d’ordre financier. "Les pensions de retraite ne sont pas si élevées que ce que l’on pense, entre 2 000 et 2 500 € par mois, remarque le président de la FARA. Le cumul permet d’avoir un complément financier".
Au-delà de 65 ans, près de 70% des médecins encore en activité sont des cumulants. La cessation d’exercice définitive de ces bénéficiaires intervient en moyenne à 69,5 ans, après avoir cumulé revenu d’activité et pension de retraite pendant près de quatre ans. Leurs revenus sont alors quasiment au même niveau que ceux des actifs.
Croissance du dispositif
La croissance du dispositif d’année en année entraîne un recul progressif de l’âge de fin d’activité des médecins libéraux, qui atteint en moyenne 67 ans en 2017. Néanmoins, les différences d’âge à la cessation d’exercice se maintiennent entre hommes et femmes, généralistes et spécialistes.
"Beaucoup de médecins généralistes maintiennent leur activité parce qu’ils ont des difficultés à trouver un remplaçant ou un successeur pour les médecins libéraux", estime aussi le Dr Henri Romeu, président honoraire de la FARA, toujours dans profilmedecin.com. La fin d’activité intervient plus tardivement pour les spécialistes dans les zones où ils sont nombreux à exercer, ainsi que pour les généralistes dans les zones peu denses. Paris se démarque des autres régions, les médecins y prolongeant leur activité nettement plus longtemps qu’ailleurs.