Des chercheurs du Murdoch Children's Research Institute (Melbourne) ont fait une nouvelle découverte sur la façon dont le sexe d'un bébé est déterminé. Il ne s'agit pas seulement des chromosomes X et Y, mais d'un "régulateur" biologique. Ce dernier augmente ou diminue l'activité des gènes qui décident si nous devenons hommes ou femmes.
Un chromosome est un élément microscopique constitué de molécules d'ADN et de protéines, les histones et les protéines non-histones. Il porte les gènes, supports de l'information génétique, transmis des cellules mères aux cellules filles lors des divisions cellulaires.
Améliorateurs
L'étude a été publiée dans la revue Nature Communications. Sa directrice Brittany Croft rappelle que "le sexe d'un bébé est déterminé par sa composition chromosomique à la conception. Un embryon avec deux chromosomes X deviendra une fille, tandis qu'un embryon avec une combinaison X-Y donnera un garçon".
Cependant, le chromosome Y porte un gène appelé "SRY", qui agit sur un autre gène nommé "SOX9" pour amorcer le développement des testicules de l'embryon. "Des niveaux élevés du gène SOX9 sont nécessaires au développement normal des testicules", précise donc Brittany Croft.
Le gène SOX9
Si l’activité du gène SOX9 est trop faible, les testicules ne se développeront pas. C’est notre ADN qui contient les régulateurs de l’activité du gène SOX9. "Ces segments régulateurs de l'ADN s'appellent des améliorateurs", explique le co-auteur de l’étude Andrew Sinclair. "Nous avons découvert trois améliorateurs qui, ensemble, s’assurent que le gène SOX9 est activé à un niveau élevé dans un embryon XY, conduisant à un testicule normal et au développement masculin".
Chose incroyable, l’équipe a constaté que des embryons avec deux chromosomes X combinés avec des niveaux élevés du gène SOX9 donnaient naissance à des garçons, et inversement pour les embryons X-Y. Associés à une faible activité du gène SOX9, ils développaient des filles. Les chromosomes auraient aussi, selon d’autres études, un impact sur l’anorexie, alzheimer, le cancer et l’espérance de vie.