L’étude, publiée dans l'International Journal of Cancer, a comparé un nouveau test de cancer du col utérin basé sur l'épigénétique avec les tests actuels que sont le frottis et le test du papillomavirus humain (HPV). Il a permis de déterminer l’évolution du cancer du col de l’utérus jusqu’à cinq ans à l’avance, surpassant nos dépistages actuels et à un coût réduit !
"Un développement énorme"
Contrairement aux tests actuels, qui recherchent dans le code génétique de l'ADN des modèles indiquant le virus HPV, le nouveau test examine les marqueurs chimiques naturels apparaissant au-dessus de l’ADN et constituant ainsi son "profil épigénétique". Grâce à ce nouveau moyen de dépistage, 100% des cancers du col de l’utérus des femmes testées ont pu être dépistés.
"Il s'agit d'un développement énorme", affirme Attila Lorincz, chercheur principal de l’étude, qui a également contribué au développement du premier test mondial pour le VPH en 1988. "Nous ne sommes pas seulement étonnés par la qualité de ce test de détection du cancer du col utérin mais c’est la première fois que quiconque prouve le rôle clé de l’épigénétique dans le développement d’un cancer en utilisant les données des patients. Ce test du cancer du col de l’utérus est corrigé par les changements épigénétiques et c’est exactement pourquoi il fonctionne si bien."
Plus efficace que le frottis et le test HPV
Les chercheurs ont mené un essai clinique randomisé sur 15 744 femmes, âgées entre 25 et 65 ans. Grâce au nouveau test épigénétique, les chercheurs ont pu détecter 100% des huit cancers du col de l’utérus chez ces femmes ! En comparaison, le frottis n'a détecté que 25% des cancers et le test HPV, 50%. L'étude a également examiné de plus près 257 femmes qui ont été déclaré positives au test HPV. Le nouveau test de dépistage a permis de détecter 93% des lésions précancéreuses chez ces femmes, contre 86% à l'aide d'une combinaison du test de frottis et du test HPV, et 61% à l'aide du test de frottis seul.
"C’est vraiment un progrès énorme dans la manière de traiter les femmes infectées par le HPV", déclare Attila Lorincz. "Nous avons été surpris par la capacité de ce nouveau test à détecter et à prédire les cancers du col utérin à un stade précoce, avec 100% des cancers détectés, y compris les adénocarcinomes, un type de cancer du col de l'utérus très difficile à détecter."
Bientôt disponible ?
Les auteurs pensent que l'utilisation de ce test en clinique contribuerait à réduire le nombre de visites chez le médecin car le dépistage se fait très rapidement avec cette nouvelle méthode. De plus, ils ajoutent que sa mise en place conduirait à réduire les coûts car il est moins cher que le test HPV.
Cependant, il ajoutent qu’il va falloir patienter avant de voir ce test être commercialisé. En effet, ces résultats doivent encore être confirmés. Les chercheurs estiment à cinq ans le temps nécessaire avant de pouvoir proposer ce dépistage au grand public.