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Papillomavirus humain

Cancer du pénis : la vaccination des garçons contre le HPV réduit les risques

Par Jean-Guillaume Bayard

La majorité des cancers du pénis serait due à une infection par l’ADN du papillomavirus humain (HPV). Un résultat qui montre les avantages potentiels de la vaccination contre le HPV chez les hommes et les garçons.

dobok/iStock

Le papillomavirus humain (HPV), qui se transmet notamment par voie sexuelle, est généralement associé avec le cancer du col de l’utérus. Ainsi, en France, la vaccination contre ce virus est recommandée chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans et un rattrapage est possible jusqu’à 19 ans. Depuis son autorisation en 2006, le vaccin contre le HPV a permis de réduire considérablement le risque de cancer du col de l’utérus puisque 72 millions de personnes ont été vaccinées en 10 ans.

Depuis le lundi 3 septembre, il est possible d’acheter en France le nouveau vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) qui protège contre 9 souches responsables de cette maladie sexuellement transmissible, contre 4 pour l’ancienne version.

Élargir la vaccination

Plusieurs études ont montré que ce vaccin devrait également être utilisé par les jeunes hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Depuis 2017, et jusqu'à 26 ans, il est désormais recommandé pour les jeunes hommes de se vacciner contre le HPV. Le vaccin est même remboursé. La probabilité de développer un cancer anal est, par exemple, vingt fois plus élevée que chez les hétérosexuels.

Des chercheurs danois sont allés encore plus loin et ont montré que la vaccination devrait être élargie à tous les jeunes hommes puisque dans plus de 50% des cas de cancer du pénis sont associés à une infection par l’ADN du HPV. Les résultats ont été publiés dans la revue The Lancet Oncology.

Le HPV observé dans plus de 50% des cas

Pour trouver ces résultats, les scientifiques ont analysé les études précédentes qui ont porté sur les cas de patients atteints du cancer du pénis. Ils ont ensuite cherché la prévalence de l'ADN du papillomavirus humain (HPV) chez ces personnes, ainsi que la positivité au p16 INK4a, une protéine qui permet de détecter les néoplasies intraépithéliales, soit les lésions pré-cancéreuses.

Au total, les chercheurs ont analysé les résultats de 71 études menées sur le cancer du pénis. La prévalence de l’ADN du HPV dans les cas de cancer du pénis observée a été de 50,8%. Par ailleurs, le pourcentage total de positivité de p16 INK4a dans le cancer du pénis était de 41,6%. De plus, parmi les cas de cancer du pénis positifs au HPV, le pourcentage de positivité au p16 INK4a était de 79,6% contre 18,5% dans les cancers du pénis avec un HPV négatif.

Un cancer rare

Le cancer du pénis est l’un des cancers les plus rares puisqu’il ne touche qu’un homme sur 100 000 en Occident. Cependant, ces dernières années, il touche de plus en plus d’hommes, surtout d'âge mur. Malheureusement, le meilleur moyen de guérir de ce cancer est d'amputer partiellement ou entièrement le pénis, ce qu’un malade sur quatre refuse de faire. La vaccination contre le HPV chez les jeunes hommes pourrait ainsi permettre de réduire encore plus le nombre de personnes atteintes de ce cancer et éviter d’avoir à aller jusqu’à l’amputation.

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