Chez les personnes âgées, le simple fait de danser réduit incroyablement le risque de handicap et de déclin cognitif, selon une nouvelle étude nippone. Pendant huit ans, les chercheurs ont évalué 1 003 Japonaises de grand âge. La définition de handicap se basait sur l’incapacité à effectuer au moins une des tâches suivantes : marcher, manger, prendre un bain, s'habiller ou aller aux toilettes. 16 types d'exercices physiques ont aussi été analysés, dont la danse.
Une probabilité plus faible de 73% de développer un handicap
Au cours de l’expérience, une perte d’autonomie a été observée chez 130 participantes, soit 13% de la cohorte. Après ajustement pour tenir compte des facteurs de confusion, la participation à la danse, comparativement à la non-participation, a été associée à une probabilité plus faible de 73% de développer un handicap. Fait surprenant : il n'y avait pas de liens significatifs avec les autres types d'exercice physique.
"La danse exige non seulement l'équilibre, la force et la capacité d'endurance, mais aussi la capacité cognitive. Il faut de l’adaptabilité et de la concentration pour bouger selon la musique et le partenaire, ainsi que de la mémoire pour la chorégraphie," explique le Dr Yosuke Osuka, directeur de l’étude et du Tokyo Metropolitan Institute of Gerontology. "Cela explique la supériorité de la danse sur les autres activités physiques", déduit-il.
Exercice alliant le corps et l’esprit
Le maintien des fonctions cognitives des danseurs âgés a également été démontré récemment dans une autre étude, effectuée sur 3 624 personnes. Les chercheurs y ont noté que "l'exercice alliant le corps et l’esprit, en tant que thérapie qui combine la concentration mentale, le contrôle de la respiration et le mouvement du corps, est bénéfique pour la santé mentale".
Notons aussi que la danse implique de rompre l’isolement social dont souffrent souvent les séniors, un accélérateur bien connu du déclin cognitif. En France, les personnes âgées de 60 ans et plus sont au nombre de 15 millions aujourd’hui. Elles seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. La majorité d'entre elles vieillissent dans de bonnes conditions d’autonomie. Seuls 8% des plus de 60 ans sont dépendants et 1 personne de plus de 85 ans sur 5 (20%). L’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans.