C'est une grande victoire pour les malades du cancer en France. Après des années de négociations entre différentes associations de patients et les fabricants de prothèses capillaires, le gouvernement a enfin accepté la prise en charge intégrale des perruques de classe 1 par la Sécurité sociale pour les personnes ayant perdu leurs cheveux suite à la chimiothérapie. Et cette mesure sera mise en place en avril prochain, a annoncé le ministère de la Santé vendredi 21 décembre.
Les fabricants de prothèse capillaires se sont quant à eux engagés à réduire leurs prix, passant de 400 euros actuellement pour les perruques en fibres synthétiques à 350 euros, selon un avis de projet de fixation de tarifs et de prix limite de vente au public paru dans le Journal Officiel.
Concernant les perruques de classe 2, comprenant au moins 30% de cheveux naturels, elles seront plafonnées à 700 euros et remboursées à hauteur de 250 euros, soit le double d’aujourd’hui. En revanche "pour les perruques de plus de 700 euros qui représentent aujourd’hui une part du marché inférieure à 8 %, l’avis à paraître ne prévoit aucun remboursement", déplore Rose-Up, l’association de malades à l’origine de cette victoire sur son site internet. "Notre association émettra une observation pour demander le maintien du remboursement actuel de 125 euros pour les femmes qui désirent acquérir une perruque haut-de-gamme", précise l’organisme, tout de même très satisfait.
"Sortir, simplement, la tête haute"
En effet, cette mesure fait partie de l’une des promesses clés du Plan Cancer3 2014-2019, rappelle Rose-Up, se félicitant de la nouvelle. Alors que les négociations "restaient embourbées depuis plus de trois années", en juin dernier l’association avait relancé le débat via une pétition en ligne adressée à Emmanuel Macron lui-même.
"Une perruque n’est pas un accessoire futile. Certaines, c’est vrai, assument leur alopécie et la portent crânement. D’autres, la grande majorité, choisissent de porter une prothèse. Parce qu’elle est la garante d’une "normalité" sociale pour laquelle, chaque jour, nous nous battons. Parce qu’elle nous permet de ne pas rester confinées dans la sphère privée mais de demeurer dans l’espace public. De garder notre place entière de citoyenne, de professionnelle, de femme. De sortir, simplement, la tête haute", écrivait ainsi Rose-Up.
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait alors promis de relancer le processus des négociations pour une mesure qu’elle avait d’ailleurs elle-même rédigé sous le gouvernement Hollande quand elle présidait l'Institut national du cancer. "Nous apprécions vraiment la volonté de la Ministre et la célérité du Comité économique des produits de santé, qui ont permis de faire aboutir ces négociations en moins de six mois", conclut aujourd’hui Céline Lis-Raoux, cofondatrice de Rose-Up, interrogée par Le Figaro.