De nos jours, la cardiopathie congénitale (malformations cardiaques congénitales) est la maladie la plus commune chez les nourrissons. Elle représente 0,8% des naissances vivantes et reste la première cause de mort non-infectieuse chez les nouveau-nés. Et d’après un article paru vendredi 21 décembre dans la revue Birth Defects Reshearch, le diabète de la mère pourrait avoir un rôle dans la formation de cette maladie.
"Beaucoup d’études épidémiologiques ont démontré une corrélation très forte entre les diabètes maternels et une augmentation du risque de cardiopathie congénitale (ACC) chez les nourrissons nés de mères affectées", explique Dr Garg, directeur du Centre de Recherches Cardiovasculaires à l’Institut de Recherche de l’Hôpital des Enfants dans l’Ohio, auteur de l’article. D’après lui, les diabètes de type 1 et 2 sont liés à des sous-types d’ACC bien spécifiques.
Alors que les deux diabètes maternels augmentent le risque de malformations obstructives du tractus de sortie du ventricule droit et les défauts du septum auriculaire et ventriculaire à des niveaux inférieurs chez les enfants, le diabète de type 1 peut quant à lui provoquer des malformations cono-troncales (malformations du tractus d'
Dépister les mères présentant des facteurs de risque environnementaux
L’âge gestationnel auquel le fœtus est exposé au diabète maternel est également important. Le diabète maternel avant la conception et durant le premier trimestre peut entraîner une embryopathie diabétique chez le fœtus, affectant son cœur, ses gros vaisseaux et son tube neural. En revanche, quand le diabète de la mère se développe en deuxième partie de grossesse, il y a un risque de macrosomie fœtale (bébé de plus de 4kgs) et de cardiomyopathie ainsi qu’une augmentation de complications périnatales.
Mais comment l’hyperglycémie, cause principale du diabète, peut-elle techniquement agir sur le fœtus ? On l’ignore encore. "Les mécanismes sous-jacents par lesquels les altérations dans les niveaux de glucose maternel provoquent des ACC sont étudiés dans notre laboratoire ainsi que par d’autres chercheurs", explique le Dr Basu, co-auteur de l’article. "A terme, nous espérons que nos découvertes permettront d’identifier les mères présentant des facteurs de risque environnementaux pour les bébés", conclut-il.
A l’heure actuelle, jusqu’à 14 fœtus sur 1000 sont porteurs d’une malformation cardiaque. Si certaines sont bénignes et n’ont aucune incidence sur la croissance de l’enfant, d’autres peuvent être très graves et entraîner la mort du nourrisson. C’est pourquoi le dépistage des cardiopathies congénitales est capital. Le diagnostic permet alors de faire des examens complémentaires comme une amniocentèse pour la recherche d'une trisomie 21. Certaines malformations nécessitent l’accouchement de la mère dans une clinique spécialisée (maternités de niveau III) pour une prise en charge adaptée. Et quand le cas est incompatible avec la vie du nouveau-né, les parents se voient proposer une interruption médicale de grossesse.