Les agents du Samu de Seine-Saint-Danis dénoncent ce lundi leurs conditions de travail et notamment, un manque accru de personnel qui les empêche de répondre correctement aux appels passés au 15. Pour cela, ils ont déposé un préavis de grève à la date symbolique de ce 24 décembre. "La principale revendication porte sur le manque de moyens humains. L’objectif est de répondre à 90 % des appels en moins d’une minute, on en est très loin", explique à l'AFP le docteur et directeur du Samu en Seine-Saint-Denis, Frédéric Adnet.
Un manque conséquent de 10 agents
"Hier, à Bobigny, seuls 8 % des appels ont été décrochés dans la minute. C’est catastrophique et cela aboutit forcément à des morts indues", s’alarme le docteur Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93 et délégué CGT. "Quand on met 5 à 6 minutes pour décrocher pour un arrêt cardiaque, la chute de chances de survie est dramatique", ajoute-t-il.
En Seine-Saint-Denis où vivent plus de 1,5 million de personnes, le Samu reçoit plus de 650 000 appels et prend en charge plus de 320 000 patients par an. Selon Frédéric Adnet, cette pénurie de personnel met en évidence le besoin urgent d'au moins 10 agents pour répondre efficacement aux besoins des citoyens. Mais rassurez-vous, les agents du Samu continueront à intervenir autant qu'ils le pourront. "On mettra des banderoles, mais on continuera à travailler normalement, ce qui correspond en réalité à un service minimum étant donné le manque de moyens humains", précise le docteur Prudhomme.
Les solutions de l'AP-HP
"Les 13 et 19 décembre, deux réunions ont eu lieu entre la direction de l'hôpital Avicenne-Bobigny (où sont installées les équipes du Samu 93) et une organisation syndicale", indique l'AP-HP, qui ont débouché sur des "propositions concrètes pour améliorer et stabiliser la situation des agents concernés" et "représentent une augmentation de 10 % des effectifs".
Et d'ajouter qu'un renfort de l'effectif a déjà été opéré pour la période hivernale (+3 postes pour répondre aux appels au 15") et qu'a été proposé "de constituer une équipe additionnelle de remplacement en faisant appel en cas de besoins ponctuels supplémentaires à des étudiants en médecine, formés à la régulation". Enfin, conclut l'AP-HP, "des travaux sont engagés (...) afin d'améliorer la rapidité de la réponse des services de secours et la coordination de leurs moyens". Affaire à suivre.