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Capteur connecté

Les ongles sont un indicateur de notre état de santé

Par Jean-Guillaume Bayard

Nos ongles peuvent nous renseigner sur notre état de santé. En se déformant à chaque utilisation de nos mains dans nos gestes quotidiens, ils fournissent des informations sur l’état des muscles et de santé d’un patient. 

Suradin/iStock

Des recherches antérieures ont montré l’utilité de la force de préhension, c’est-à-dire la capacité à se saisir d’un objet, pour mesurer l’état de santé d’un patient. La force de poigne a ainsi été utilisée pour mesurer la force de préhension. Celle-ci permet de renseigner sur l’état des muscles et du système nerveux chez les personnes souffrant de Parkinson ou encore sur les risques d’être atteints par des troubles cardiovasculaires.

Un capteur fixé sur l’ongle

Les chercheurs se sont rendus compte que nos ongles se déforment lors de chaque utilisation de nos mains. Étudier ces déformations permet ainsi de renseigner sur notre force de préhension et, donc, sur notre état de santé. Pour mesurer la force de préhension, les chercheurs ont mis au point des capteurs fixés directement sur l’ongle.

C’est une nouveauté puisqu'auparavant les capteurs étaient posés directement sur la peau du patient. Or, les personnes atteintes de Parkinson sont généralement âgées, leur peau étant de fait plus fragile et friable et de tels capteurs cutanés pouvaient provoquer des infections. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports.

L’intelligence artificielle au service de la médecine

Ce capteur, attaché à l’ongle, est composé de jauges de contraintes et d’un accéléromètre. Il est relié par Bluetooth à une montre connectée qui permet de mesurer les déformations et les mouvements de l’ongle, indiquant la force de poigne, tandis que l’accéléromètre mesure l’amplitude et la fluidité des mouvements. Ces mesures permettent d’évaluer la bradykinésie, les tremblements et la dyskinésie, symptômes de la maladie de Parkinson.

Le capteur peut différencier les gestes quotidiens classiques, telles que tourner une clé, ouvrir une poignée de porte ou utiliser un tournevis, des activités plus délicates comme l’écriture. Cela permet ainsi une plus grande précision dans la collecte de données. Il envoie ensuite les données sur la pression, le mouvement et la qualité de la préhension à une application qui va analyser les données et établir une base de référence. À partir de celle-ci, et grâce à l’apprentissage automatique, celle-ci va pouvoir détecter une baisse de la force ou tout autre symptôme qui révèle une évolution de l’état de santé du patient.

Vers la prévention de blessures

Cette découverte a amené les chercheurs à s’intéresser de plus près au bout des doigts, aux ongles en particulier. Ils estiment que de futures améliorations matérielles, qui porteront notamment sur la réduction de la taille des capteurs, permettront d’obtenir encore plus d’informations sur la santé des patients et l’évolution des maladies, amenant à un suivi encore plus précis.

Les scientifiques envisagent de mettre au point une nouvelle application capable d’identifier les mouvements à l’origine de blessures. Cela permettra alors de renseigner sur les gestes à éviter afin de prévenir d’éventuelles blessures.