Pour la première fois, une étude démontre comment la présence de "produits terminaux de la glycation" (PTG), une molécule nocive, augmente le risque de développer un cancer du sein avec des récepteurs aux estrogènes positifs (ER+) ou réduit l’efficacité du traitement. Les chercheurs ont également montré que faire de l’exercice permet de diminuer la présence de cette molécule dans l’organisme. Ce résultat est la conclusion de recherches précliniques publiées dans la revue Breast Cancer Research and Treatment.
Réduire son alimentation riche en PTG
Les PTG sont des molécules nocives que l’on retrouve un peu partout dans notre alimentation. Ils résultent de la cuisson de certains aliments, à l’origine de la couleur dorée et de l’arôme que l’on retrouve notamment dans les biscottes, les biscuits ou le pain. Certaines techniques de cuisson, telles que griller, saisir et frire, augmentent également la formation de ces molécules.
Des chercheurs américains ont observé que des taux élevés de PTG pourraient empêcher les patientes atteintes d’un cancer du sein de réagir au traitement anticancéreux au tamoxifène, le plus utilisé pour traiter cette maladie. "En montrant que les PTG présents dans le régime alimentaire peuvent avoir un impact sur la réponse des patientes atteintes d'un cancer du sein au traitement, nous pouvons les sensibiliser", a déclaré David Turner qui a dirigé l’étude. "Et nous pouvons envisager des changements dans leur mode de vie visant à réduire l'apport en PTG."
Plus de PTG, moins de réaction aux traitements
Une fois dans l’organisme, ces molécules nocives conduisent à un déséquilibre entre des molécules appelées "radicaux libres" et des antioxydants. Cette réaction peut favoriser le développement de diverses maladies chroniques telles que le diabète, la maladie d'Alzheimer, les maladies cardiovasculaires et l’arthrite. Mais, le lien entre les PTG et le développement du cancer du sein n’avait pas encore été étudié en profondeur.
Cette étude révèle que des niveaux élevés de PTG dans l’organisme favorisent la croissance de cellules cancéreuses. Les chercheurs ont ainsi constaté que les PTG augmentent la phosphorylation d’une protéine, appelée récepteur des œstrogènes alpha, à l’origine du développement de cette maladie. Or, le traitement tamoxifène, utilisé pour traiter le cancer du sein, vise justement à stopper ce phénomène mais qui se trouve relancé par la présence de PTG dans l’organisme.
Élargir les recherches
Les chercheurs ont également découvert qu’une modification du mode de vie, avec davantage d’exercice physique et un régime alimentaire diététique, diminue les taux systémiques de PTG chez les femmes en surpoids atteintes d’un cancer du sein non métastatique avec des récepteurs hormonaux positifs. Les prochaines étapes consistent à élargir l’étude afin de déterminer l’impact de la réduction de PTG sur l’organisme. Les chercheurs estiment que cela devrait permettre de préciser les modes de vie qui peuvent permettre de réduire les niveaux de PTG et d’améliorer l’efficacité des traitements anticancéreux.