Consulter frénétiquement son téléphone ou se réfugier dans l’alcool : ces deux comportements d’addiction se ressemblent sur certains points. Des chercheurs de l’université de Bond en Australie se sont intéressés aux traits de caractères de ces deux types d’individus et constatent certaines similitudes. Leurs résultats ont été publiés dans Australian Journal of Psychology.
Narcissisme et impulsivité
143 femmes et hommes, âgés de 18 à 35 ans, ont participé à la recherche. Les chercheurs ont examiné leur personnalité et cherché des traits de caractère similaires à ceux constatés chez les personnes ayant une consommation d’alcool à risque. Ils se sont aperçus que l’addiction aux réseaux sociaux apparaissait chez des personnes narcissiques, impulsives et qui ont besoin de récompense.
Les personnes alcooliques, ou dont la consommation d’alcool est à la limite de la dépendance, sont elles aussi narcissiques et impulsives, mais ont également une tendance à l’alexithymie, c’est-à-dire des difficultés à identifier et à exprimer leurs émotions. Si les traits de caractère associés à ces deux types de dépendance se ressemblent, ils ne sont pas liés aux mêmes logiques psychologiques. Le narcissisme des personnes accros aux réseaux sociaux est très attaché besoin de récompense, ce qui n’est pas le cas pour les personnes alcooliques.
Des thérapies communes
Selon Dr. Michael Lyvers, l’auteur principal de cette recherche, ces résultats pourraient permettre d’améliorer le traitement de ces deux comportements addictifs : "cibler l’impulsivité et les autres signes d’une absence de contrôle pourrait être aussi pertinent pour un traitement efficace des troubles de l’usage des réseaux sociaux que pour les troubles de la consommation d’alcool ou de drogues".
Tous accros ?
En 2016, une vidéo mise en ligne sur Youtube mettait en avant l’addiction de tout un chacun aux réseaux sociaux. Elle s’appuyait sur des données chiffrées tirées d’études internationales : en moyenne, les Français passent 1h45 par jour sur ces plateformes. Leur usage est souvent compulsif, en attendant un bus, en pause café, on sort son téléphone et on consulte ces sites, comme le fumeur qui en profite pour allumer une cigarette.
Les effets négatifs de cette addiction ont déjà été constatés par des chercheurs : le risque de dépression et de sentir seul est plus élevé chez les personnes qui utilisent le plus les réseaux sociaux.