Après un choc violent à la tête ou un accident, les jeunes adultes ont tout intérêt à consulter rapidement pour éviter tout dommage durable de leur activité cérébrale. Selon une nouvelle étude de l’Université du New Hampshire publiée dans le European Journal of Neuroscience, les lésions cérébrales traumatiques répétitives et les commotions cérébrales peuvent en effet s’avérer extrêmement graves et altérer durablement la santé neurologique. "Les commotions multiples, même après la réduction des symptômes généraux, réduisent la capacité d'un individu à modifier son mode de pensée de manière flexible", explique le Pr Robert Ross. "Nous avons constaté que ces baisses de performance sont associées à des changements dans la manière dont le cerveau communique les informations."
Une perte des fonctions cognitives
La commotion cérébrale est une forme légère de traumatisme crânien, duquel résulte un dysfonctionnement du cerveau suite à un choc. Elle peut survenir après un choc direct, mais aussi sans traumatisme. Secouer sa tête fort, comme lors d'un accident de voiture, peut entraîner une commotion. Le plus souvent, elle s'explique par un déplacement des tissus mous du cerveau. Les symptômes sont variés : ils vont de l'étourdissement aux acouphènes, confusions et maux de tête en passant par l'amnésie. Elle n'apparaît pas sur les clichés des imageries médicales.
La lésion cérébrale traumatique est la conséquence d’un coup porté sur la tête ou d’une pénétration de la tête, entraînant une perturbation de la fonction cérébrale. Elle peut être légère ou sévère et entraîner des problèmes à court et à long terme avec les fonctions motrices.
Pour étudier leur impact sur l’activité cérébrale, les chercheurs ont examiné et suivi de jeunes adultes âgés de 18 à 24 ans ayant subi au moins deux commotions, la plus récente ayant eu lieu au moins un mois avant les tests. Les participants ont été invités à alterner entre deux tâches consistant à faire la différence entre les couleurs et les formes, comme le rouge et le vert et le cercle ou le carré. Des changements cognitifs, tels que la mémoire de travail et la vitesse de traitement, ont été notés et l'activité oscillatoire, ou ondes cérébrales, a été contrôlée à l'aide d'un électroencéphalogramme (EEG), qui teste les modifications des ondes cérébrales.
Les chercheurs ont étudié les différences entre trois types d'ondes cérébrales et leurs effets sur les fonctions exécutives, à savoir la capacité de contrôler des fonctions cognitives telles que l'attention, l'inhibition, la performance, la flexibilité, la stabilité, la mémoire de travail et la planification. Ils ont constaté un taux de rendement global inférieur chez les membres du groupe des commotions cérébrales au cours de l'exercice de transfert de tâches. Ils étaient moins précis et le rendement du traitement était faible.
Pour les chercheurs, ces résultats sont importants car rien qu’aux États-Unis, "plus d’un million et demi de personnes souffrent de traumatismes crâniens chaque année", explique Daniel Seichepine, professeur adjoint de psychologie et de neuropsychologie et coauteur de cette étude. "La plupart des études sur les commotions cérébrales se concentrent sur les adultes plus âgés ou les athlètes professionnels, mais ces résultats donnent un aperçu des changements cognitifs que de nombreux jeunes adultes peuvent subir même des années après leur blessure", poursuit-il.
Les chercheurs espèrent que ces résultats aideront à élaborer des stratégies de traitement mieux ciblées pour cette population à mesure qu'elle vieillit.
Quels symptômes pour la commotion cérébrale ?
Même légère, une commotion cérébrale n’est jamais à prendre à la légère. En cas de choc violent à la tête ou d’accident, il est vivement conseillé de consulter sans tarder. Certains signes sont en effet annonciateurs de dommages cérébraux comme des ecchymoses, la rupture de vaisseaux sanguins et des lésions aux cellules nerveuses.
En cas de perte de conscience, de difficultés de concentration, de migraine, de vomissements, d'étourdissements, de vertiges, de pertes de fluide, ou en cas de pupilles dilatées ou ne réagissant pas correctement à la lumière, prenez rapidement contact avec votre médecin.