Un patient hospitalisé sur 20 présente une ou plusieurs infections nosocomiales. Ce sont les résultats de l'enquête nationale de prévalence (ENP) réalisée en 2012 et publiée jeudi 30 mai par l'Institut de veille sanitaire (InVS). Autre découverte des chercheurs, les bactéries responsables de ces infections contractées à l'hôpital résistent dans une proportion inquiétante aux antibiotiques.
Cette étude a été menée en partenariat avec les centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (Cclin) dans 1.938 établissements de santé, représentant 90,6% des lits d'hospitalisation en France. Elle visait à mesurer, un jour donné, le nombre de patients infectés, à recenser ces infections par type d'établissement, de service, de site infectieux et de micro-organisme en cause, et à décrire les traitements anti-infectieux prescrits. Des données ont ainsi été collectées auprès de 300.330 patients.
Hormis, la proportion importante de patients hospitalisés victimes d'une infection nosocomiale, les auteurs de l'étude ont également constaté qu'environ trois infections sur quatre étaient acquises dans l'établissement réalisant l'enquête, et donc qu'une infection sur quatre était importée d'un autre établissement. Concernant, les trois micro-organismes les plus fréquemment responsables de ces infections, pas de surprise, comme en 2006, il s'agit des bactéries Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa.
Mais, les chercheurs ont également fait une autre découverte, l'inquiétante résistance aux antibiotiques de ces bactéries. C’est ainsi que 17,6% des souches d’E coli étaient résistantes aux céphalosporines de 3e génération et 38,1% des Staphylococcus aureus résistaient à la méticilline. Une nouvelle plus rassurante est toutefois à noter, la comparaison avec la précédente ENP menée en 2006 fait apparaître une forte baisse de 21% des infections nosocomiales dans les services de SSR, les unités de soins de longue durée et la psychiatrie. En revanche, ce chiffre est resté stable dans les services de court séjour.
A l’occasion des 4èmes États généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients, organisés en mai 2013 par l’association « le Lien ». Marisol Touraine rappelait que les infections nosocomiales étaient en France la cause directe de plus de 4000 décès par an. La ministre de Santé annonçait aussi la mise en place du 1er programme national pour la sécurité des patients. Car, « ces dysfonctionnements ont bien évidemment un coût. Des dépenses que le gouvernement aimerait éviter à l'heure où la contrainte financière nous impose d'éviter des dépenses inutiles » concluait-elle.