Juliette Binoche, Isabelle Adjani, Yann Arthus-Bertrand… 500 célébrités ont signé une tribune dans Le Monde pour remplacer chaque lundi la viande et le poisson dans nos assiettes. Après la protection de l’environnement, la santé est l’un des arguments prioritaires de cette initiative. "La santé humaine est la deuxième raison objective de limiter la consommation de chair animale. L’intérêt que les êtres humains ont développé pour la viande ne présente plus aujourd’hui les mêmes bénéfices que durant d’autres périodes de l’évolution humaine", peut-on lire.
Atténuer le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité
De fait, manger moins de viande contribuerait à atténuer le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité. La viande rouge, transformée ou non, serait aussi la cause de certains cancers. "Plus globalement, si l’humanité optait pour une alimentation entièrement à base de végétaux, le taux de mortalité humaine chuterait entre 6% et 10%. Enfin, les risques sanitaires liés à l’élevage industriel sont un autre préjudice majeur : les fermes industrielles qui regroupent des milliers d’animaux dans des espaces très confinés facilitent la propagation d’épidémies et de souches bactériennes dont certaines sont résistantes aux antibiotiques", poursuivent les auteurs.
Alors qu’en 2014, un rapport sur la résistance aux antibiotiques prédisait que d’ici 2050, les infections résistantes aux antimicrobiens pourraient devenir la principale cause de décès dans le monde en occasionnant 10 millions de morts par an, une nouvelle étude publiée dans la revue The Lancet Infectious Diseases émet un constat tout aussi alarmant. Selon les chercheurs, les bactéries résistantes aux antibiotiques ont causé la mort de 33 000 personnes en 2015 au sein de l’Union européenne. "Le fardeau de ces infections est comparable à celui de la grippe, de la tuberculose et du VIH/Sida combinés", s’inquiètent les scientifiques.
Un régime alimentaire équilibré
Par ailleurs, rappelons qu’il est possible d’avoir un régime alimentaire équilibré en remplaçant les protéines végétales par les protéines animales. On parle par exemple ici de fromage, de lentilles, de quinoa, de champignons… La seule différence entre les deux sources alimentaires réside dans l’assimilation du corps. Les protéines sont un assemblage de 22 acides aminés, dont 8 ne sont apportés de manière équilibrée que par la viande. De plus, les protéines végétales sont particulièrement déficitaires en deux acides aminés : la lysine et la méthionine, d’où l’importance de bien combiner les sources alimentaires non animales dans le cadre d'un régime végétarien.
Sans aller jusque là, "nous pensons que chaque personne peut faire un pas significatif dans ce sens pour l’un ou l’autre des motifs suivants : la sauvegarde de la planète, la santé des personnes, le respect de la vie animale. Nous nous engageons à titre personnel à remplacer la viande et le poisson chaque lundi (ou à aller plus loin dans ce sens)", résume la tribune.