Les Français sont de plus en plus exposés aux radiations de l’imagerie médicale. C’est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport "ExPRI" de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) en date. En cinq ans, le nombre de diagnostics utilisant l’imagerie scanner, et donc les rayonnements ionisants, a augmenté de 6%.
Ce rapport date de 2014 et est publié tous les cinq ans. La tomodensitométrie (TDM), ou scanner, a un rayonnement associé à un risque accru de cancer, notamment chez les plus jeunes. Il faut donc réduire son exposition et surtout éviter les variations de rayonnement inutiles. Car selon le patient, l’établissement ou le pays, les radiations ne sont pas les mêmes.
Pourquoi le rayonnement varie autant ?
Des chercheurs ont tenté de comprendre pourquoi. Ils publient leurs résultats dans le British Medical Journal. Afin de mieux comprendre quels sont les facteurs qui modifient le rayonnement, l’équipe composée de chercheurs a analysé les données de plus de deux millions de scanners, compilées dans 151 établissement de sept Etats différents.
Les imageries médicales comprenaient des balayage de l’abdomen seul, de la poitrine seule, de l’abdomen et de la poitrine combinés et de la tête. En tout, 1,7 million d’adultes ont participé à l’étude, entre novembre 2015 et août 2017. Les chercheurs se sont basés sur plusieurs critères liés à chaque patient (le sexe et la taille par exemple), à chaque type d’établissement (universitaire, privé) et à la machine elle-même (sa marque, son fabricant, son modèle).
Les doses doivent être plus cohérentes
En réalité, les chercheurs se sont aperçus que ces facteurs n’avaient que peu d’effet sur la variation de la dose de rayonnement. Cependant, c’est en se penchant sur un facteur technique, c’est-à-dire sur l’utilisation du scanner par le personnel médical, que des variations ont été observées. Les chercheurs insistent sur le fait qu’il s’agit là d’une étude d’observation, ce qui ne permet pas, en tant que telle, de déterminer la cause de ces variations. Néanmoins, ces résultats mettent l’accent sur l’importance d’établir des doses de rayonnements standards. Les chercheurs appellent aussi à une meilleure collaboration internationale, dans le but de définir les doses optimales.