L’intelligence artificielle nous est utile dans de nombreux domaines, et explore désormais les maladies sans remède, comme l’Alzheimer. Jusqu’à présent, celle-ci se diagnostique seulement à un stade très avancé. Mais la revue médicale canadienne Radiology vient de relayer une étude de l'université de San Francisco, dont les résultats sont très encourageants.
Les chercheurs américains ont en effet appris à une intelligence artificielle à détecter les premiers symptômes de la maladie en lui faisant analyser des scanners cérébraux. C'est ce que l'on appelle le "deep learning" : l'apprentissage approfondi. Les résultats montrent que cette IA peut détecter la maladie environ six ans avant qu'un diagnostic clinique ne soit posé.
Des variations infimes pour l’œil humain
Pour entraîner leur IA, les chercheurs lui ont d'abord présenté près de 2 000 images issues de PET scans (un outil d'imagerie médicale en 3D) réalisées sur 1002 patients, pour qu'elle apprenne elle-même à en reconnaître les symptômes. Parmi eux, le niveau de certaines molécules, comme le glucose, est un signe, car il s’agit de la principale source de carburant des cellules du cerveau : plus une cellule est active, plus elle utilise de glucose.
Mais au fur et à mesure qu’elle devient malade, elle en utilise moins. La machine créée par les chercheurs est ainsi capable de détecter ces petites variations, indécelables par un diagnostic humain car trop subtils. Une fois que le programme a appris à reconnaître ces symptômes, ils lui ont fait passer deux tests : un premier de 188 scans, et un deuxième de 40. Pour le premier, le taux de réussite fut de 92%, et pour le deuxième, il monta de 98% ! Des résultats prometteurs pour des tests qui ne font que commencer.
Une avancée importante pour la maladie
Détecter la maladie six ans avant présente de nombreux avantages : les seuls médicaments qui existant contre la maladie d’Alzheimer servent à enrayer la progression de la maladie. Mais pour que ces traitements fonctionnent, ils doivent être pris à un stade précoce de la maladie.
Aujourd’hui, c’est encore impossible, car l’Alzheimer se diagnostique à un stade très avancé. Mais quand cet algorithme sera utilisable en hôpitaux, les médecins pourront soigner des personnes présentant les signes précoces de cette maladie.