Quand on la regarde sur le petit écran, rien ne filtre, et pourtant. L'animatrice de France 5 Elisabeth Quin risque bel et bien de perdre la vue à cause d'un glaucome qui la fait souffrir depuis une dizaine d’années. Très affectée, elle se confie sur sa maladie dans son livre autobiographique La nuit se lève, qui sort le 9 janvier prochain aux éditions Grasset.
Angoisse
"Elisabeth Quin découvre que son oeil est malade et qu'un glaucome altère, pollue, opacifie tout ce qu'elle regarde. Elle risque de perdre la vue. Alors commence le combat contre l'angoisse et la maladie, nuits froissées, peur de l'aube, fragilité de cet oeil soudain ausculté, trempé de collyres, dilaté, examiné, observateur observé...", peut-on lire dans le synopsis de l'éditeur.
L’animatrice de 55 ans souhaite surtout que son témoignage fasse connaître cette maladie, pour pousser le plus de personnes possible à se faire dépister. Elle raconte aussi les effets secondaires de son traitement : "c'est amusant de raconter comment le matin on doit traquer les poils sur son visage comme si on était en train de devenir la femme à barbe. J'ai pris un certain plaisir à chahuter les limites de ce qui est prétendument avouable lorsque l'on est une personne vaguement médiatique. Ce n'est pas très grave si on me regarde bizarrement. Je m'en fiche".
Une maladie grave de la vision
Le glaucome est une maladie grave de la vision qui, en provoquant une destruction lente du nerf optique, peut provoquer la perte totale de la vue. Elle est asymptomatique, la personne atteinte ne ressentant ni douleur, ni baisse de l’acuité visuelle.
Pour surmonter cette injustice, la présentatrice de 28 minutes vit également l’écriture comme un véritable exutoire. "C'est une façon de mettre la maladie à distance, de mieux la comprendre, de dédramatiser. Cette maladie, je la vois concrètement, elle est dans mon oeil, comme une présence envahissante qui obstrue ma vision. Dès lors, écrire, c'est une façon d'arracher ce qui est dans mon regard et de le jeter sur la page. La démarche est salutaire", explique-t-elle dans une interview accordée à Elle.
On ne peut pas guérir
Près d’un million d’individus sont concernés par le glaucome dans notre pays, dont probablement un sur deux l’ignorent. Il existe pourtant un moyen de détection : l’élévation de la pression du liquide oculaire. Le spécialiste de l’œil dispose d’un examen simple, non douloureux, qui permet de faire très rapidement le diagnostic. Il met quelques gouttes anesthésiques dans chaque œil, puis applique sur la cornée – qui est la peau de nos yeux – un petit prisme en plastique qui permet de mesurer cette pression.
Les causes précises du glaucome n’étant pas connues, on ne peut pas le guérir. Il est en revanche possible de l’empêcher de progresser avec des médicaments ou une action locale par laser et chirurgie. D’où l’importance du dépistage, qui devrait être systématique après 40 ans, surtout chez les myopes.