Agathe est une petite fille joyeuse de 7 ans, mais à l’école, ses camarades ne sont pas toujours bienveillants. "Il y en a qui disent que je ne me brosse pas les dents", raconte-t-elle aux équipes de France 2 qui l’ont filmée. Des tâches sur ses dents sont à l’origine de ces moqueries, car la fillette est atteinte d’une hypominéralisation des molaires et incisives (MIH). Cette maladie aurait été découverte au milieu des années 1970 d’après le Syndicat des femmes chirurgiens dentistes. Aujourd’hui, entre 15 et 18 % des enfants de 6 à 9 ans seraient touchés mais nombreux sont ceux qui ne sont pas diagnostiqués.
Des dents plus fragiles
La MIH touche au minimum une des premières molaires, voire les 4 dans certains cas, et s’attaque aussi aux incisives. On la repère aux tâches qu’elle laisse qui sont entre le blanc et le jaune-brun et dont la taille peut varier selon les individus. Il faut attendre l’apparition de la dentition définitive pour pouvoir repérer la maladie, c’est pourquoi les enfants sont souvent diagnostiqués vers 6 ans.
Lorsqu’une dent est atteinte, elle est plus sensible, plus fragile et plus sujette aux caries. Il est possible de traiter la MIH grâce à l’application de vernis fluoré sur la dentition ou en restaurant les lésions, en utilisant des matières comme la résine composite. Ces techniques permettent de renforcer l'émail de la dent, qui devient moins sensible aux agressions extérieures (chaud/froid, mastication, etc).
Des origines incertaines
Pour l’heure, on ne connaît pas les origines exactes de la maladie, plusieurs hypothèses sont avancées. Le rassemblement d’associations "Réseau Environnement Santé" (RES) met en cause les perturbateurs endocriniens : l’exposition au bisphénol A (BPA) pendant la grossesse pourrait être la cause du MIH d’après certaines études menées sur des rats.
Mieux informer les dentistes
Dans le cas d’Agathe, habitante d’Agen, il a fallu que sa mère fasse 150 kilomètres pour trouver un dentiste capable de la soigner. C’est le problème fréquemment rencontré par les parents d’enfants atteints : dans certaines régions, il est difficile de trouver un dentiste capable de diagnostiquer la maladie et d’attribuer les soins adéquats. Pourtant, bien soignée, la MIH ne présente plus de danger pour l'enfant.