Les réseaux sociaux sont devenus incontournables pour les adolescents. Régulièrement, la communauté scientifique s’inquiète de leurs conséquences sur le développement et le bien-être psychique des plus jeunes. Une nouvelle étude, menée notamment au sein de l’University College London, montre que leur usage est particulièrement dangereux pour les adolescentes : les réseaux sociaux aggraveraient les risques de dépression pour elles. Les conclusions de leur recherche sont parues dans The Lancet.
The Millenium Cohort Study @CLScohorts reveals links between heavy #socialmedia use and depressive symptoms in teenagers.
— UCL Institute of Education (@IOE_London) 4 janvier 2019
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Les dangers associés au temps passé sur les réseaux sociaux
Les chercheurs ont utilisé les données d’une vaste étude sur les millenials, la génération née dans les années 2000. Au total, ils ont rassemblé des informations concernant près de 11 000 adolescents de 14 ans et leur usage des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram ou WhatsApp. Le risque de dépression associée à l'utilisation des réseaux sociaux était plus élevé chez les filles : 40 % des filles qui passaient plus de 5 heures par jour présentaient des signes de dépression contre 15 % des garçons. Les adolescentes sont plus nombreuses à consulter très régulièrement les réseaux sociaux : elles sont 43,1 % à y consacrer plus de trois heures par jour contre seulement 21,9 % des garçons.
Des troubles associés au risque de dépression
Lorsque les adolescents passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux, ils augmentent le risque d’avoir un sommeil de mauvaise qualité, une mauvaise estime d’eux-mêmes et de leur corps. Or, cela peut aussi accroître le risque de dépression. Les chercheurs ont constaté que les adolescentes étaient plus concernées par ces troubles : elles sont 78,2 % à ne pas être satisfaites de leur poids, contre 68,3 % des adolescents, et elles sont 12,8 % à avoir une mauvaise estime d’elles-mêmes, alors que cela concerne 8,9 % des garçons. Les jeunes filles sont aussi plus nombreuses à souffrir de troubles du sommeil.
Le cyber-harcèlement touche plus les filles
Une forte utilisation des réseaux sociaux peut aussi augmenter le risque d’en subir les dérives. Les filles dépressives sont plus souvent victimes de harcèlement sur les réseaux : 35,6 % d’entre elles déclarent en avoir déjà subi, contre 17,4 % des adolescents dépressifs. D’après une étude de l’Unicef, parue en 2014, 12,5 % des 6-18 ans ont déjà été victimes de harcèlement en ligne en France.