Le rapport entre l'arthrose du genou et l'hormonothérapie fait l'objet d'un débat continu, les résultats des études publiées sur le sujet étant mitigés. Une nouvelle recherche à grande échelle menée en Corée montre que la prévalence de l'arthrose du genou chez les femmes sous hormonothérapie est significativement plus faible.
4 800 femmes ménopausées
Étant donné que l'œstrogène a un effet anti-inflammatoire, on a émis l'hypothèse que les changements hormonaux chez les femmes, en particulier la diminution des taux d'œstrogène, peuvent entraîner une augmentation de l'arthrose après la ménopause. Les traitements les plus courants de l'arthrose du genou comprennent la chirurgie ou les anti-inflammatoires, qui sont tous deux associés à des risques tels que les complications chirurgicales ou des troubles gastro-intestinaux.
L’étude en question est basée sur des données provenant de près de 4 800 femmes ménopausées. Elle a conclu que la prévalence de l'arthrose du genou était significativement plus faible chez les participantes utilisant l'hormonothérapie que chez celles ne prenant pas d'hormones. Les auteurs ont toutefois noté que des recherches supplémentaires sont justifiées pour tenir compte d'autres variables comme l'âge et l'indice de masse corporelle.
"Inhiber les lésions cartilagineuses"
"L'hormonothérapie pourrait protéger contre l'arthrose du genou", affirme le Dr JoAnn Pinkerton, directrice de l’étude. "Cette étude suggère que l'œstrogène pris à la ménopause peut inhiber les lésions cartilagineuses et réduire la détérioration du genou observée sur les radios", conclut-elle.
Maladie articulaire chronique, l’arthrose touche le cartilage, le tissu qui recouvre les extrémités des os dans une articulation. Certains éléments sont des facteurs de risque comme l’âge, le surpoids, le port de charges lourdes de manière répétée, mais il arrive dans certains cas que la maladie soit héréditaire. À certains moments, le cartilage se dégrade rapidement, provoquant ce que l’on appelle des crises d’arthrose, ou poussées inflammatoires, très douloureuses. Le reste du temps, de nombreuses douleurs, associées à des raideurs, empoisonnent la vie des personnes qui souffrent d'arthrose, et ce, malgré la consommation d'antidouleurs.
Un fardeau considérable
Touchant près de 10 millions de personnes en France, en majorité des femmes de plus de 60 ans, l’arthrose et sa prise en charge représentent une véritable question de santé publique. On estime en effet que d'ici 2050, 130 millions de personnes souffriront d'arthrose, ce qui représentera un fardeau considérable pour les services de santé des différents pays. Une perspective d’autant plus inquiétante qu’actuellement, aucun traitement ne permet de soigner les causes de l’arthrose.