Qu’on en doutait encore ou pas, la preuve est maintenant là. Une étude baptisée PolluBPCO a été dévoilée ce mardi et met en évidence un lien entre les pics de pollution (dioxyde d’azote, particules fines et ozone) et les pics de consultation ou d’hospitalisation, pour cause d’exacerbations de broncho pneumopathie chronique obstructive (BPCO). C’est une maladie pulmonaire inflammatoire des bronches, touchant particulièrement les fumeurs ou anciens fumeurs. En Hauts-de-France, elle est particulièrement répandue : le taux d’hospitalisations et de mortalité est supérieur de 20% à la moyenne nationale.
Les pics d’hospitalisations en corrélation avec la qualité de l’air
Pour cette étude, comme l’explique 20 minutes, Atmo a mis à disposition du CHU d’Amiens les résultats de la surveillance de la qualité de l’air sur la métropole amiénoise en 2017. Elle a eu trois épisodes de pollution, en janvier, février et juin. Systématiquement, des pics de consultations médicales ont été constatés, trois à cinq jours plus tard. "Les niveaux des particules fines, de dioxyde d’azote et d’ozone n’expliquent pas, à eux seuls, l’augmentation des consultations aux urgences, mais leur rôle est significativement établi", précise Atmo et le CHU d’Amiens, dans un communiqué. Celui-ci précise également que "cette mise en évidence pourrait être un élément de décision des pouvoirs publics pour améliorer la qualité de l’air".
Aujourd’hui, les particules fines les plus dangereuses pour la santé (PM 2,5) n’ont pas de seuil d’alerte lors d’épisodes de pollution, et "il n’existe aucune directive européenne sur le sujet", indique Atmo au quotidien. Une étude complémentaire doit être menée en 2020 pour tenter de déceler la composition des particules et une analyse des métaux lourds présents dans l’air. Elle sera étendue à la clinique de l’Europe d’Amiens et au CHRU de Lille.