Selon une étude de la revue PLOS ONE, des communautés microbiennes respiratoires spécifiques pourraient expliquer pourquoi certains attrapent la grippe et d’autres non. "La circulation de la grippe en France a commencé et on peut s'attendre à ce que l'ensemble des régions métropolitaines passent en phase épidémique dans les semaines qui viennent", a indiqué à l'AFP l'épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin, de l'agence sanitaire Santé publique France. L’Occitanie est passée en épidémie et toutes les autres régions métropolitaines sont en phase pré-épidémique, excepté la Corse et les Pays de la Loire.
Microbiome respiratoire
Le virus de la grippe cible principalement les voies respiratoires et infecte les cellules épithéliales (un tissu organique dit de "revêtement" qui recouvre la surface externe ou interne de divers organes, NDLR) du nez et de la gorge. Ces cellules épithéliales sont enveloppées par des communautés bactériennes complexes, ce qui a amené l’équipe de recherche à supposer que ce microbiome respiratoire pourrait interagir avec le virus et jouer un rôle dans les défenses de l'organisme contre la grippe.
Dans cet essai, 144 ménages du Nicaragua (Amérique centrale), dont un membre a été identifié comme atteint de la grippe, ont fait l'objet d'un suivi de deux semaines. Les microbiomes respiratoires de tous les membres des familles ont été échantillonnés, puis dépistés. Les participants ont également tenu un journal de leurs potentiels symptômes. À l'aide d'une modélisation statistique, les auteurs ont ensuite pu classer le microbiome respiratoire de chaque individu dans cinq catégories. Les auteurs ont ensuite comparé les types de microbiomes des participants à la probabilité qu'ils contractent la grippe.
Une cible potentielle
Résultat : l'un des cinq types de communauté microbienne respiratoire a alors clairement démontré une diminution de la susceptibilité à la grippe. Ce type de microbiome était significativement moins fréquent chez les nourrissons et les jeunes enfants. Et lorsqu'il était présent, il semblait également moins stable dans ces groupes d'âge comparativement aux enfants plus âgés et aux adultes.
De fait, il s'agit de la première étude à prouver que le microbiome respiratoire peut affecter votre sensibilité à la grippe. "Le microbiome du nez et de la gorge peut être une cible potentielle pour prévenir la propagation de la grippe", concluent donc les scientifiques.