Marc d’Angelo a porté plainte contre X pour le décès de sa compagne et de son bébé après un accouchement au Pôle de santé de Villeneuve en 2017. Le Lot-et-Garonnais veut connaître la vérité, "afin que toute la lumière soit faite sur ce que je pense être une grossière erreur médicale". Il fait le récit de cette douloureuse épreuve à nos confrères de La Dépêche.
Tout semblait normal pour les médecins
L'accouchement de sa compagne Sandra est prévu le 3 septembre 2017, mais les premières contractions se font sentir au mois d'août. Un rendez-vous avec la sage-femme ne change rien aux douleurs persistantes de la future maman. "Le 3 septembre, jour prévu pour l’accouchement, nous nous rendons au Pôle de Santé du Villeneuvois (PSV), se souvient-il. Sur place, Sandra explique qu’elle ressent de nombreuses douleurs. La sage-femme demande alors aux médecins d’effectuer un contrôle pour savoir si tout allait bien, un contrôle qui a été refusé. Sur le monitoring, les données étaient normales".
Les médecins renvoient finalement le couple chez lui. Le 7 septembre, Sandra et Marc reviennent au Pôle de santé de Villeneuve pour un contrôle de pré-accouchement. "Tout semblait normal et le rendez-vous est pris pour le samedi 8 septembre afin que la petite Giulla vienne au monde". La future maman est donc installée le jour suivant dans une chambre, puis dirigée en salle de travail. Jusque-là, rien d'anormal.
Placée sous perfusion pour accélérer le travail, Sandra est fatiguée et souffre beaucoup. Les médecins lui administrent un calmant pour atténuer les douleurs et pratiquent une péridurale dans l'après-midi. Selon Marc d'Angelo, c'est à ce moment-là que tout aurait basculé. "Elle était de plus en plus faible et elle avait une forte fièvre, 38,9 °C. On lui injecte alors un autre produit pour faire baisser la fièvre. Le gynécologue arrive, examine Sandra, longuement et l’air soucieux. Il prépare alors des forceps pour que le bébé sorte enfin. Sandra se sentait de plus en plus fatiguée", raconte-t-il.
"Je l’ai vu mourir dans mes bras"
Les médecins accouchent Sandra. Sorti prendre l'air, Marc revient au moment où son bébé est dans les bras d'un médecin. Puis tout s'accélère. "On me dit que tout va bien. Je rentre dans la salle d’accouchement. Les sages-femmes sont à quelques mètres du lit, l’air soucieux. Je me précipite auprès de Sandra. Elle a extrêmement froid. Il y a du sang partout". Le papa retourne près de sa fille et apprend qu'elle doit être transférée au CHU de bordeaux, sans comprendre pourquoi.
Il retourne auprès de sa compagne et la voit dans une état qui semble grave. "Ses lèvres sont bleues, elle ne me parle plus. Quand je me retourne vers le moniteur, je vois que son rythme cardiaque baisse fortement, raconte-t-il au quotidien. Je préviens tout le monde. Elle continue à perdre du sang. Le gynécologue s’active à l’éponger et je pense immédiatement à une hémorragie interne. Les médecins s’activent alors, prodiguent un long massage cardiaque. Mais comme elle a perdu beaucoup de sang et que la transfusion n’est pas encore en place, cela ne sert à rien. Pourquoi n’y a-t-il pas des poches de sang immédiatement disponibles dans ce genre de cas. Ce n’est pas normal. Et je l’ai vu mourir dans mes bras". Sandra décède après l'accouchement, Marc et sa famille sont sous le choc.
Il ne comprend pas pourquoi une césarienne n'a pas été pratiquée comme le recommande le protocole en cas de complications. Le jour suivant, il se rend au CHU de Bordeaux auprès de son bébé qui se trouve en soins. Mais ce n'est que le lendemain, le mardi 11 septembre, que Marc apprend en y retournant que son bébé est mort. "On me dit alors que Giulla est décédée. Un problème dû à l’accouchement et à un manque d’oxygène. Tous ses organes vitaux étaient atteints".
Ce 11 septembre, il dépose "plainte contre X auprès du commissariat de Villeneuve, afin de connaître les circonstances exactes de la mort de (sa) compagne et de (sa) fille". Une autopsie est pratiquée, mais les résultats se font toujours attendre. Marc a pris un avocat et entend bien faire toute la lumière sur ce terrible drame.