Grâce à une étude de 2012 menée à Chicago, on savait déjà qu’un séjour hospitalier pouvait réduire les capacités physiques et mentales des personnes âgés (perte d'autonomie, déclin cognitif…). Mais une nouvelle étude démontre que le type d’hospitalisation (urgente ou prévue d’avance) a un important impact. En effet, les personnes âgés ayant subi une intervention urgente ont ensuite perdu plus vite leurs capacités cognitives.
Les admissions facultatives ne comportent pas le même risque
Pour parvenir à ces conclusions, l'équipe de recherche de l'université de Rush à Chicago aux Etats-Unis a analysé les données d'hospitalisation et les évaluations des fonctions cognitives de 777 personnes (âgés de 81 ans en moyenne, dont 75% de femmes), inscrites au projet RUSH Memory and Aging Protect de Chicago. L'étude comportait des évaluations cognitives annuelles et des évaluations cliniques. Sur les 777 participants, 460 avaient été hospitalisés au moins une fois en cinq ans. Parmi ces derniers, 222 avaient eu au moins une hospitalisation d'urgence.
Après comparaison de toutes les données, les chercheurs ont conclu que lorsque les personnes avaient subi au moins une hospitalisation d'urgence, le déclin des fonctions cognitives (autonomie, mémoire…) augmentait de 50%, par rapport à leurs fonctions cognitives pré-hospitalisation – qui baissent naturellement chaque année. En comparaison, les hospitalisations facultatives n’ont pas du tout été reliées à une accélération de ce déclin cognitif naturel. "Tout en reconnaissant que toutes les procédures médicales comportent un certain degré de risque, cette étude implique que les visites à l'hôpital planifiées pourraient ne pas être aussi dangereuses pour la santé cognitive des personnes âgées que les situations d'urgence," Explique Bryan James, professeur adjoint au département de médecine interne de Rush.
De nouvelles recherches nécessaires
Les auteurs de l’étude ignorent encore pourquoi les hospitalisations urgentes présentent un risque plus élevé que les hospitalisations non urgentes, mais cela pourrait être dû selon eux aux différences stades des maladies (bien qu’ils aient contrôlé l'état de santé des participants), au stress ou aux procédures hospitalières. Les auteurs envisagent d’explorer ces raisons dans leurs futures recherches.