C’est un soulagement pour les couples souffrant d’infertilité. Une étude du Lancet vient de prouver que le recours à la procréation médicalement assistée (PMA) n’impacte pas, en soi, la santé du bébé à naître, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’ici.
Moins de 2,5 kg
A ce jour, les médecins alertent les parents qui peinent à avoir un enfant : selon eux, la PMA entraine plus d'insuffisance pondérale à la naissance (moins de 2,5 kg) et des accouchements prématurés (moins de 37 semaines de grossesse). Deux paramètres qui peuvent provoquer de multiples problèmes de santé chez le bébé, comme des malformations cardiaques, des problèmes pulmonaires, des lésions cérébrales ou encore des retards de développement.
Pourtant, selon les chercheurs, ce n’est pas l’opération en elle-même qui est responsable de ces troubles potentiels, mais l’infertilité d’un ou des deux membres du couple. Grâce à ces nouvelles données, "lorsqu'on décide de recourir à la procréation médicalement assistée, plus personne ne devra avoir le sentiment qu'il ou elle met délibérément son enfant en danger", se félicitent les scientifiques.
1 245 fratries nées des mêmes parents
Sur plus de 65 000 enfants nés en Finlande entre 1995 et 2000, l’équipe a choisi d’étudier 1 245 fratries nées des mêmes parents, dont au moins un membre avait été conçu naturellement et un autre pas. Dans le passé, plusieurs études avaient déjà tenté de déterminer le risque réel de procréation médicalement assistée. Toutefois, leurs résultats différaient fortement et étaient très peu fiables, car ils avaient été calculés sur la base d'un trop petit nombre de naissances.
Deux techniques
A ce jour, plus de cinq millions d'enfants sont nés grâce à la procréation médicalement assistée dans le monde. Selon une étude de l’Ined, (Institut national d’études démographiques), un enfant sur trente (soit 3,4%) a été conçu en France par cette technique au cours de l'année 2018.
Derrière le terme de "procréation médicalement assistée", qui désigne la rencontre "forcée" entre un ovule et un spermatozoïde, se cache en réalité deux techniques. La première est la FIV (fécondation in vitro). La fécondation se fait en laboratoire, puis l’oeuf est transféré dans l’utérus de la femme qui souhaite avoir un enfant. Selon l’Ined, la FIV représente "70% des enfants conçus" par PMA. L’autre technique, l’insémination artificielle, consiste à placer du sperme dans l’utérus de la femme sans qu’il y ait de rapport sexuel.