Avez-vous déjà recherché sur Google les termes "fièvre", "symptômes de la grippe", "maux de tête" ou encore "frissons" ? On est effectivement de plus en plus à consulter son moteur de recherche avant son médecin. Les experts se réfèrent donc aujourd’hui aux outils numériques pour suivre la progression de la maladie saisonnière, à des fins de santé publique et de recherche. Aux États-Unis, la grippe représente un fardeau saisonnier important, qui touche jusqu'à 35 millions de personnes et cause entre 12 000 et 56 000 décès par an.
Utiliser les recherches Google pour localiser l’épidémie
Pour limiter la propagation des épidémies, Google a créé son propre outil, en 2008. Le but : lister les requêtes de son moteur de recherche pour mettre au point un logiciel qui prédit la grippe. En se basant sur les endroits où les termes "grippe" ou "maux de tête" et d’autres sont les plus recherchés, on pourrait donc prévoir où se développe l’épidémie. Les premières années de Google Flu Trends ont été très encourageantes, et Google s’est vanté de pouvoir prédire très précisément les épidémies grippales. Mais en 2015, l’outil est finalement abandonné, car il surestimait les risques. L’algorithme ne se serait pas adapté aux changements de mots-clés recherchés par les internautes. Mais la méthode reste valable, et de nouveaux scientifiques viennent de la réadapter.
Combiner plusieurs données pour des résultats plus précis
Pour mener cette nouvelle étude, les équipes de recherche ont regroupé plusieurs outils, pour déduire l’activité grippale. Cette méthode s'appelle ARGO (AutoRegression avec informations générales en ligne) et les résultats viennent d’être publiés dans la revue Nature Communications. En se servant des sources de données sur le Web (comme les fréquences de recherche sur Internet, Google Flu Trends, ou encore des dossiers de santé électroniques), de la modélisation statistique, de l'apprentissage automatique et des tendances historiques de la grippe, ARGO est au moins deux fois plus performant que Google Flu Trends.
ARGO prévoit les épidémies jusqu’à une semaine en avance
La différence avec Google Flu Trends est donc qu’ARGO est flexible, auto-correctif et évolutif, en prenant en compte les habitudes des internautes et la saisonnalité de la grippe. ARGO permet au final d'estimer les épidémies de grippe une semaine avant les rapports basés sur les soins de santé et en temps quasi réel. A terme, ce logiciel pourra anticiper le type de grippe qui va frapper, pour que les professionnels puissent créer le bon vaccin en amont.