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Semaine de prévention du diabète

Diabète, dépister les malades qui s’ignorent

Par la rédaction

Diagnostic trop tardif, suivi inapproprié, près 700 000 Français ignorent qu'ils sont atteints de diabète. Pour sensibiliser la population, l'AFD organise du 3 au 9 juin la semaine nationale de prévention.

David Proeber/AP/SIPA

« On estime à 700 000 le nombre de Français qui seraient atteints d’un diabète de type 2 et qui l’ignorent encore, c’est trop, beaucoup trop ! juge Gérard Raymond, le président de l’Association française des diabétiques (AFD) qui lance la deuxième édition de la « Semaine nationale de prévention du diabète », du 3 au 9 juin. Pour inverser cette tendance, l’association se mobilise pour aller au-devant des malades qui s’ignorent. Pendant toute la semaine, les bénévoles des 105 associations locales de l’AFD proposeront à la population des séances d’information, des petits quizz de quelques minutes pour rappeler les dangers de cette maladie siencieuse. « Le développement du diabète de type 2 peut passer inaperçu pendant de longues années : il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic du diabète, poursuit le président de l’AFD. Or, c’est souvent à l’occasion des premières complications graves que la personne consulte. »


Des complications invalidantes voire mortelles.Au niveau des yeux, l'excès de sucre dans le sang fragilise la paroi des capillaires, entraînant une perte d'étanchéité. Il s'ensuit la rupture puis l'éclatement des vaisseaux rétiniens. C’est la rétinopathie diabétique, une grave complication qui touche 50% des patients diabétiques de type 2. En France, la rétinopathie diabétique est la première cause de cécité avant 65 ans. Autre exemple, au niveau du cœur et des vaisseaux sanguins. Le diabète augmente le risque d’hypertension, de plaques d’athérome, et par conséquent le risque d’infarctus, ou accident vasculaire cérébral. En moyenne, Les complications du coeur et des artères sont 2 à 3 fois plus fréquentes chez les diabétiques que dans le reste de la population. D’où l’intérêt de ne pas passer à côté des premiers signes de la maladie ! Comme le rappelle Jean-Pierre, 56 ans, bénévole à l’AFD qui a été diagnostiqué diabétique de type 2 à 39 ans. « Le diagnostic aurait pu avoir lieu dix ans plus tôt. Lors d’une visite médicale, la petite bandelette a révélé du sucre dans les urines. En accord avec le médecin, j’ai réduit, voire supprimé, le sucre dans ma consommation car il me semblait que le problème n’était que le sucre, poursuit le malade. En revanche, j’ai continué à organiser des repas d’affaire, à trop manger et surtout trop gras, à boire de l’alcool et des sodas, à ne pas faire d’activité physique… » Suite à des problèmes d’hypertension, dix ans après le diagnostic tombe. « À l’hôpital, on m’a expliqué que le premier médicament contre le diabète de type 2 est de pratiquer une activité physique et de manger équilibré. Bien que je ne sois pas toujours un patient consciencieux, depuis le diagnostic, j’ai adapté mon comportement et les médecins mon traitement. Mais, je pense que j’aurais pu commencer 10 ans plus tôt. » Pour l’association nationale, un seul mot d’ordre : le diabète ne doit pas être pris à la légère. Cette pathologie se place dans la catégorie des maladies « graves » qui entraîne environ 30 000 décès chaque année.