La pollution de l’air, la résistance antimicrobienne et Ebola ont un point commun : elles font partie de la liste des 10 menaces pour la santé mondiale en 2019. Créée chaque année par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette liste regroupe tous les facteurs ou les maladies qui pourront être la source de crise sanitaire. Les opposants à la vaccination figurent sur la liste de ces menaces.
The ???? is facing multiple health challenges.
— World Health Organization (WHO) (@WHO) 15 janvier 2019
10 health issues WHO will tackle in 2019:
1?Air pollution & Climate change
2?Noncommunicable diseases
3?Influenza
4?Vulnerable settings
5?Antimicrobial resistance
6?Ebola
7?Primary health care
8?Vaccines
9?Dengue
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Pour l’OMS, la réticence ou le refus face à la vaccination peuvent nuire à la lutte contre certaines maladies. D’après l’organisation, la vaccination est la manière la plus efficace en termes de rapport coût/efficacité pour prévenir l’apparition de certaines maladies. Elle permettrait d’éviter entre deux et trois millions de morts chaque année.
Le cas de la rougeole
En 2017, le nombre de cas de rougeole a augmenté de 30 % à travers le monde. L’OMS estime que même si ce n’est pas la seule cause, le recul de la vaccination fait partie des facteurs responsables de cette augmentation. La France n’est pas épargnée par la hausse du nombre de cas, alors que depuis 2012, le taux de personnes contaminées a régulièrement baissé. Santé Publique France rejoint l’avis de l’OMS et pointe la responsabilité du manque de vaccination. Seulement 79 % des nourrissons ont reçu les deux doses de vaccins en France, alors que pour éliminer tout risque, 95 % de cette population devrait être vaccinés.
Même les médecins sont sceptiques
En 2016, des chercheurs ont interrogé des habitants de différents pays à travers le monde sur leur confiance à l’égard de la vaccination : les Français sont parmi les plus sceptiques. 41 % déclarent que les vaccins ne sont pas sûrs. Cette méfiance est liée à plusieurs rumeurs ou théories sur les vaccins : ces derniers ont été accusés de provoquer des maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques ; et leur composition suscite des inquiétudes. Même les médecins eux-mêmes émettent des doutes sur leur efficacité : 8 % des professionnels de santé sont peu confiants vis-à-vis des vaccins.
Des raisons religieuses
A l’étranger, la défiance à l’égard des vaccins trouve parfois ses racines ailleurs. En Afghanistan, au Nigéria et au Pakistan par exemple, les vaccinateurs sont régulièrement confrontées à des opposants au vaccin, jugé "haram", c’est-à-dire contraire à leur religion. Dans ces trois pays, de vastes campagnes de vaccination sont organisées pour lutter contre l’épidémie de poliomyélite. Au Pakistan, plus de 100 personnes sont mortes depuis 2012, à cause d’attaques contre ces campagnes. En parallèle, la vaccination a permis de réduire de plus de 99 % le nombre de cas depuis 1988.