ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Dépression : se souvenir de moments heureux réduit les risques chez les adolescents

Maladie mentale

Dépression : se souvenir de moments heureux réduit les risques chez les adolescents

Par la rédaction avec Mathilde Debry

Se souvenir régulièrement et précisément d'événements heureux permet aux adolescents fragiles de se prémunir d'une éventuelle dépression. 

Brian Niles / istock.
MOTS-CLÉS :

Des scientifiques de l'Université de Cambridge ont constaté que le fait de se souvenir d'événements heureux semblait renforcer la capacité des adolescents à se prémunir d’une éventuelle dépression. "Il est important de rappeler que la solidité mentale n'est pas quelque chose que l'on a ou que l’on n'a pas. C'est quelque chose qu'on peut construire, apprendre et améliorer", explique en préambule la directrice de l’étude, le docteur Dr Anne-Laura van Harmelen.

La moitié des troubles mentaux se manifestent à l'âge de 14 ans

Environ la moitié des troubles mentaux se manifestent à l'âge de 14 ans, un chiffre qui monte à 75% vers 18 ans. Selon l'Organisation mondiale de la santé, les événements traumatisants survenus pendant l'enfance sont responsables de près du tiers des problèmes de santé mentale. On parle ici par exemple de mauvais traitements, de confrontation à la pauvreté, de maladie grave ou encore de décès d’un proche.

L’essai s’est basé sur une cohorte de 427 jeunes, âgés 14 ans en moyenne. Tous étaient considérés comme étant des personnes à risque de dépression en raison de leur tempérament émotionnel et de leur histoire de vie. Leur taux de cortisol matinal, dont un niveau élevé est associé à la survenue de dépressions, a d’abord été régulièrement mesuré. Ils ont ensuite été évalués psychologiquement, pour voir s’ils ruminaient ou non des pensées négatives. Résultat : lorsque les jeunes se remémoraient régulièrement des moments précis où ils avaient été heureux, les deux unités de mesure diminuaient nettement, et avec elles le risque de dépression.

Développer la capacité de résilience mentale

"Comme le montre cette étude, l’activation de souvenirs heureux peut renforcer l'estime de soi et être d'une grande aide dans les moments difficiles. C'est pourquoi il est si important de développer cette capacité de résilience mentale chez les enfants dès leur plus jeune âge", déduit Marc Bush, directeur chez YoungMinds.                   

La dépression est une maladie qui touche tous les âges, de l'enfance aux personnes âgées. Selon l'Inserm, "la prévalence des troubles dépressifs est estimée de 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent. Chez ces jeunes patients, le diagnostic est plus difficile à réaliser que chez l’adulte : les manifestations de la dépression varient en effet en fonction du stade de développement, qui modifie les capacités d’introspection et de communication". 

Le principal signe d'une dépression infantile

Pour Santé Publique France, la dépression infantile "peut se manifester à travers des comportements de retrait, d’absence ou – au contraire – d’irritabilité, d’agitation", mais également des maux de ventre/tête fréquents, des troubles du sommeil, des sautes d'humeur ou encore des troubles alimentaires. 

Plus précisément, le principal signe d'une dépression infantile est "l’humeur dépressive" qui entraîne une tristesse quasi-permanente ainsi qu'une vision pessimiste du monde, des autres et de soi-même, avec des idées de dévalorisation, voire parfois de désespoir. Ce trouble de l’humeur s’associe à un ralentissement psychomoteur qui se manifeste par des troubles des fonctions intellectuelles, comme un déficit de la mémoire et des problèmes de la concentration. L'enfant peut alors rencontrer des difficultés scolaires, de l'anxiété, de l'agressivité, des phobies et peut même s'isoler de ses camarades, de sa fratrie ou de ses parents. Peut également survenir une perte de plaisir et d’envie de faire les activités de la vie quotidienne, même celles habituellement plaisantes.