Il faut améliorer l’accès aux soins des migrants et réfugiés en Europe : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire cette conclusion dans un rapport publié lundi 22 janvier. Elle constate que de manière générale, les migrants et réfugiés sont en bonne santé lors de leur arrivée, mais leurs conditions de vie précaires les rendent plus vulnérables face à la maladie.
Des conditions de vie favorables au développement de maladies
Dans son rapport, l’OMS met à mal un cliché : les migrants et réfugiés sont rarement porteurs de maladie à leur arrivée. C’est pendant leur voyage, ou bien lorsqu’ils restent dans un pays un long moment dans des conditions de vie précaires, qu’ils risquent le plus de développer certaines affections. Cela peut être dû à leur mode de vie, à une alimentation déficiente, à une eau de mauvaise qualité ou bien au stress généré par leur périple. Par exemple, une grande partie des migrants et réfugiés séropositifs ont été contaminés par le VIH après leur arrivée en Europe. A l’inverse, les migrants et réfugiés ont peu de risques de développer des maladies non-transmissibles comme le cancer ou les accidents vasculaires-cérébraux.
Un accès difficile aux soins
Dans de nombreux cas, lorsque les réfugiés ou migrants tombent malade, il est difficile pour eux d’avoir accès aux soins à cause de la barrière de la langue, de leur situation non régularisée ou bien du fait de certaines discriminations. La situation est extrêmement variable d’un pays à l’autre : en Autriche ou en Turquie, ils ont les mêmes droits en terme de santé que les résidents. En Allemagne ou en Hongrie, les demandeurs d’asile ne peuvent accéder qu’aux soins d’urgence. L’OMS appelle tous les pays européens à mettre en place des politiques pour que les migrants et réfugiés puissent avoir accès aux services de santé, quelque que soit leur statut légal.
Un appel à une meilleure prise en charge
Le risque d’une transmission de maladies entre les migrants et réfugiés et les résidents est très faible. Mais l’OMS rappelle que l’idéal pour protéger les résidents reste de mieux soigner les réfugiés et migrants. Les bénéfices des politiques de santé en faveur de ces populations sera nécessairement supérieur au coût de la prise en charge, précise l’Organisation dans son rapport.
En septembre 2017, Santé Publique France a publié un rapport sur l’état de santé des migrants et réfugiés en France. L’organisme constatait déjà l’impact de conditions de vie précaires sur la santé de ces populations.