Depuis des décennies, on donne leur premier bain aux nouveau-nés quelques heures après leur venue au monde. Pourtant, une nouvelle étude a révélé que le fait d'attendre 12 heures ou plus augmente le taux de l'allaitement pendant le séjour à l'hôpital.
"Le liquide amniotique a une odeur semblable à celle du sein"
Ce sont les mamans qui ont observé en premier ce phénomène. "Elles lisaient sur les blogs parentaux qu'il valait mieux attendre avant de donner le premier bain à leur bébé, car le liquide amniotique a une odeur semblable à celle du sein, ce qui peut facilitait la prise du sein par le nourrisson", explique la directrice de l’étude Heather DiCioccio, spécialiste du développement professionnel des infirmiers au sein du Cleveland Clinic Hillcrest Hospital.
Près de 1 000 couples mère-enfant en bonne santé ont participé à l'essai, dont 448 bébés baignés peu après la naissance (en janvier-février 2016) et 548 qui ont retardé leur premier bain (en juillet - août 2016). Les résultats ont montré que les taux d'allaitement maternel sont passés de 59,8% pour le bain rapide à 68,2 % pour le bain retardé.
Retarder le premier bain d'au moins 12 heures
Les bébés baignés plus tard étaient également plus susceptibles d'avoir des températures corporelles stables après le premier lavement. "Ils n'étaient pas aussi froids que les bébés qui prenaient leur premier bain plus tôt après la naissance", constate Heather DiCioccio. "C'est maintenant notre politique de retarder le premier bain d'au moins 12 heures, à moins que la mère ne refuse d'attendre. Dans ce cas, nous demandons deux heures", poursuit-elle.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'augmentation du taux d'allaitement, notamment le temps peau à peau entre la mère et le bébé, la similitude de l'odeur entre le liquide amniotique et le sein ou encore, la température corporelle du bébé.
Un allaitement maternel exclusif pendant environ 6 mois
L'American Academy of Pediatrics recommande un allaitement maternel exclusif pendant environ 6 mois, puis sa poursuite tout en introduisant des aliments jusqu'à ce que l’enfant ait 12 mois. "L’allaitement maternel exclusif permet un développement optimal du nourrisson jusqu’à 6 mois", précise la HAS. "L’allaitement exclusif protège le nouveau-né des infections gastro-intestinales et, dans une moindre mesure, des infections ORL et respiratoires. L’effet protecteur de l’allaitement maternel dépend de sa durée et de son exclusivité" ajoute l’autorité de santé.