Les températures ont dégringolé dans plusieurs régions de France depuis quelques jours. La Normandie, les Hauts de France, l’Ile-de-France, la Champagne et la Bourgogne ont, par exemple, connu un épisode neigeux dans la journée de mardi. L’arrivée d’un froid brutal peut être dangereuse pour l’organisme et en particulier pour le coeur. Lorsque les températures baissent d’1°C, le risque d’infarctus du myocarde augmente de 2% dans les semaines qui suivent.
Le risque d’une thrombose
Des températures très froides sont vécues comme une agression par l’organisme, l’une des manières pour lui de se protéger, est d’augmenter le rythme cardiaque. Le coeur est davantage sollicité, il consomme plus d’oxygène et ses vaisseaux se contractent plus fréquemment. Cela peut provoquer une rupture des plaques d’athérome, les amas graisseux qui recouvrent les parois des artères coronaires, et mener à une thrombose.
Bien se couvrir
"Les personnes les plus à risque sont les patients souffrant d’une pathologie cardio-cérébro-vasculaire (hypertension artérielle, insuffisance cardiaque, antécédent d’infarctus du myocarde, etc), d'une maladie des valves cardiaques, de troubles du rythme cardiaque, ayant eu un accident vasculaire cérébral ainsi que les personnes de plus de 70 ans, car en vieillissant l’organisme s’adapte moins bien aux variations de température", détaille Claire Mounier-Vehier, cardiologue au CHU de Lille et présidente de la Fédération française de cardiologie à La Voix du Nord. Pour elles en particulier, mais pour tous ceux qui sont amenés à se déplacer à l’extérieur, il est primordial de bien se couvrir. Ce sont les extrémités du corps qui sont les plus fragiles : tête, mains, pieds, nez et oreilles.
Une alimentation trop grasse n’est pas la solution
Le froid augmente les besoins énergétiques mais se réfugier dans le fromage fondu n’est pas la solution. En 2013, des chercheurs suisses et belges se sont intéressés aux conséquences du froid sur l’organisme. Ils ont constaté que le tour de taille et le taux de cholestérol des participants étaient plus élevés en janvier-février par rapport aux mois de juillet et août : en moyenne, ils avaient un centimètre de tour de taille en plus et un taux de cholestérol augmenté de 0,25 mmol/L. Selon eux, ces résultats sont dus à l’alimentation trop riche que nous avons en hiver et à la diminution de l’activité physique.
On oublie le sport en extérieur...
Si le thermomètre chute, il est primordial de changer quelques habitudes pour éviter tout risque inutile. Le corps a besoin de plus d’énergie pour maintenir sa température, en particulier lorsqu’il réalise une activité physique. "La moindre activité physique demande un effort important au coeur, si bien que marcher dans le froid équivaudrait à courir un 100 mètres", explique le Pr Claire Mounier-Vehier. Le sport en salle est à privilégier, en particulier pour les sportifs occasionnels et âgés de plus de 40 ans. Si vous ne voulez pas renoncer à votre séance en plein air, il faut vous couvrir de manière adéquate et éviter les efforts trop intenses. Au moindre signe anormal (douleur ou sensation), il faut interrompre la séance.
Attention au déneigement !
Parfois, on fait du sport sans vraiment s’en rendre compte : déneiger devant sa porte fait partie de ces activités physiques intenses qui paraissent bénignes. Patience et prudence sont nécessaires : il faut déneiger progressivement en se couvrant bien avec des gants et un bonnet. C’est l’une de causes fréquentes d’infarctus des quinquagénaires à cette période de l’année.