Des chercheurs américains ont découvert qu'un régime pauvre en sucres entrainait une amélioration significative des maladies du foie gras non alcooliques (NASH) chez les adolescents. "Avec plus de cinq millions d'enfants atteints, cette maladie est beaucoup plus courante et grave que la plupart des gens ne le croient. Trouver un traitement efficace est donc crucial", a déclaré l'auteur principal de la recherche Jeffrey Schwimmer, professeur de pédiatrie à l'UC San Diego School of Medicine. La NASH est associée au diabète de type 2, aux maladies hépatiques terminales, au cancer du foie et aux maladies cardiovasculaires.
Une réduction moyenne de 31% de la graisse hépatique
L'étude a été menée sur 40 garçons âgés de 11 à 16 ans souffrant de la NASH. Les participants ont été répartis au hasard en deux groupes. La moitié d'entre eux, ainsi que leur famille, ont reçu une alimentation pauvre en sucres, soit moins de 3% de l'apport calorique quotidien. L'autre moitié a suivi son régime alimentaire habituel. La réduction des sucres impliquait une diminution du glucose, du fructose et du saccharose, couramment consommés dans les aliments, les boissons sucrés et les jus de fruits.
Au bout de deux mois, les chercheurs ont constaté que les garçons du groupe d'alimentation à faible teneur en sucres avaient une réduction moyenne de 31% de leur graisse hépatique. Les analyses sanguines de l'inflammation du foie ont également indiqué une amélioration significative chez les enfants du groupe à faible teneur en sucre par rapport à l’autre groupe de jeunes. "L'amélioration substantielle observée en seulement huit semaines nous porte à croire qu'un régime pauvre en sucres a le potentiel d'être un traitement cliniquement pertinent", concluent les chercheurs.
Une alimentation trop grasse et trop sucrée
Autrefois appelée cirrhose graisseuse, la NASH (selon l'acronyme "non alcoholic steatohepatitis" qui signifie "stéatose hépatique non alcoolique") est aujourd'hui communément nommée maladie du soda, en référence à notre surconsommation de sodas et de malbouffe. Comme son nom l'indique, la NASH n'est pas le résultat d'une consommation excessive d'alcool, mais d'une alimentation trop grasse et trop sucrée. Elle concerne davantage les personnes obèses (75% de risques) ou en surpoids (30%), mais également les accros aux produits industriels. Au fil du temps, un amas de graisse se forme lentement et silencieusement autour du foie, troublant ainsi son bon fonctionnement. Cette invasion peut durer 10, 20 ou 30 ans sans que le patient ne s'en rende compte, et les dégâts sont irréversibles.
Selon le Centre Hépato-Biliaire Paul Brousse, l'une des causes de la NASH est également liée à une résistance à l'insuline. La NASH "est caractérisée par le fait que, chez les patients en surpoids, l'organisme met une grande quantité d'insuline en circulation (hyper-insulinémie) afin de diminuer le taux de sucre dans le sang. Cela peut durer plusieurs années, mais, à un certain moment, la capacité sécrétrice du pancréas s'épuise, le taux d'insuline diminue dans le sang et le taux de glycémie augmente, donnant lieu à un diabète de type 2. De plus, l'hyper-insulinémie perturbe le métabolisme des acides gras intra-hépatiques : ces troubles entraînent une stéatose". Le Pr Dominique Lannes, auteur du livre "NASH : la maladie de la malbouffe" estime qu'un à deux millions de Français sont atteints de la pathologie.