Aujourd’hui, le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandé uniquement pour les filles. Selon l'avis que donnera la HAS, la vaccination pourrait concerner également les garçons.
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a saisi la HAS l’été dernier. L’organisme devrait "rendre son avis sur l’opportunité d’étendre la vaccination aux garçons en 2019". Pour sa part, Agnès Buzyn a indiqué qu’elle était favorable à cette mesure, mais qu’elle suivrait l’avis de la HAS.
Des virus responsables de différents cancers
Les HPV peuvent être à l’origine de différents types de cancer : celui du col de l’utérus est le plus connu, mais cela peut aussi être un cancer de la gorge ou ORL. Les virus peuvent se transmettre de différentes façons : contact peau à peau, infection génitale, rapports sexuels avec pénétration ou buccaux-génitaux, et de la mère à l’enfant lors de l’accouchement.
Aujourd’hui, le vaccin est recommandé aux adolescentes de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans, ainsi qu’aux hommes de moins de 26 ans ayant des rapports homosexuels. Ces derniers ont un risque 20 fois plus élevé de développer un cancer anal à cause du HPV, en comparaison aux hommes hétérosexuels. Etendre la vaccination permettrait de mieux protéger les garçons, mais pas que : "le fait de vacciner les garçons diminue le risque de maladie HPV induites chez les filles et les garçons, explique le Dr Olivier Jourdain, gynécologue-obstétricien à la Clinique Jean-Villar à Bordeaux. Des études dans les pays qui vaccinent filles et garçons l’ont démontré".
Un modèle de vaccination déjà répandu à l’étranger
Aujourd’hui, une vingtaine de pays proposent la vaccination aux filles et aux garçons, dont l’Australie qui espère éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici à 2028. Dans ce pays, un plan national de vaccination a été lancé en 2007, dix ans plus tard, la couverture vaccinale est de 80 % chez les filles et 75 % chez les garçons. En France, elle est inférieure à 20 % chez les filles.
D’après l’Institut national du cancer, 3 000 cas de cancer invasif du col de l’utérus sont détectés chaque année en France, 1 100 femmes en meurent.