Parce que les modes de vie et les environnements diffèrent d’une région à l’autre, les cancers qui s’y développent ne sont pas les mêmes partout. Selon une nouvelle étude publiée par Santé Publique France, "l’incidence et la mortalité par cancers sont des indicateurs épidémiologiques indispensables pour appréhender le poids de cette pathologie. Étant donné l’importance de l’échelon régional dans la mise en œuvre de politiques de santé, la connaissance de cette incidence au niveau des territoires (régions et départements) est essentielle". Les auteurs précisent : "cette étude vise à produire des profils régionaux présentant l’incidence et la mortalité par cancer pour une vingtaine de cancers sur la période 2007-2016".
Les Hauts-de-France et la Bretagne
Les Hauts-de-France et la Bretagne sont par exemple les territoires où les cancers du poumon, de l'œsophage et de la bouche sont les plus nombreux, notamment à cause d’une surconsommation de tabac et d'alcool.
Île-de-France
A contrario, les cancers associés au tabagisme ou à la consommation d’alcool sont moins fréquents chez les hommes franciliens que chez les hommes des autres régions de France métropolitaine. En particulier, l’incidence de la région parisienne est plus faible pour le cancer du poumon (-6 %), de la sphère lèvre-bouche-pharynx (-15 %) et de la vessie (-10 %). La zone fait aussi partie des deux seules régions métropolitaines en sous-incidence pour le cancer du testicule (-13 %). "Les cancers restent cependant une pathologie fréquente et létale chez les hommes d’Île-de-France, responsables de 11985 décès par an sur la période 2007-2014", précisent les experts.
La Martinique et la Guadeloupe
Sans surprise malheureusement, la Martinique, ravagée, comme la Guadeloupe, par les pesticides et particulièrement la chlordécone, connaît un taux anormalement élevé de cancer de la prostate. "Chez l’homme, le cancer le plus fréquent, responsable chaque année de plus de la moitié des nouveaux cas est celui de la prostate (55 %), loin devant les cancers colorectal (9 %) et de l’estomac (4 %)", notent les auteurs, avant de souligner que "la pollution environnementale par les pesticides et particulièrement la chlordécone doit faire l’objet de recherche pour d’autres localisations que la prostate".
La Corse et autres
En Corse, c’est plutôt le dépistage qui pêche : "il existe une sous-incidence pour les cancers faisant l’objet d’un programme de dépistage organisé, avec en parallèle, une faible participation à ces programmes (côlon-rectum-anus et sein)", déplore l’agence de santé publique.
Les résidents de la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Auvergne-Rhône-Alpes souffrent plus de cancer de la thyroïde. Idem pour le Grand Est et la région PACA concernant le cancer de l’utérus. En région Centre, c’est la mortalité liée au cancer de la prostate qui est plus importante qu'ailleurs. Les régions où la situation est la plus favorable sont l'Occitanie et l'Auvergne-Rhône-Alpes qui sont en sous mortalité, sauf concernant le cancer de la thyroïde. On estime à 149 000 le nombre total de décès par cancer par an sur tout le territoire.