De lourdes pressions au travail prédisposeraient les femmes à prendre du poids, selon une récente étude menée par l'Université de Göteborgsur (Suède) sur 3872 personnes. Ces dernières ont fait l’objet d’une longue enquête menée sur une période de 20 ans : des variables telles que leur indice de masse corporel (IMC), les exigences liées à leur emploi ou encore, le contrôle de leur vie professionnelle ont été suivis de leurs 30 à 50 ans, soit de leurs 40 à 60 ans.
Les méfaits du stress au travail
Précisément, les participants ont été interrogés pendant 20 ans sur leur rythme de travail, les pressions psychologiques subies, s'ils avaient suffisamment de temps pour effectuer leurs tâches ou encore, la fréquence à laquelle ils apprenaient quelque chose de nouveau, si leur travail demandait de l'imagination, voire des compétences avancées.
Les résultats montrent que les répondants ayant peu de contrôle ou de responsabilités dans leur travail ont souvent pris un poids considérable (10% ou plus). Néanmoins, il semblerait que l'exposition à long terme à des exigences professionnelles élevées impacterait principalement le poids des femmes : chez un peu plus de la moitié d'entre elles, le gain de poids était d'environ 20% plus élevé que chez celles soumises à de faibles pressions. En résumé, le manque de contrôle au travail engendre une prise de poids chez les deux sexes, mais l'exposition prolongée au stress et aux pressions impacte davantage le bien-être et le poids des femmes.
Les pressions au travail et les responsabilités à la maison
Comment expliquer une telle différence de réaction ? "Nous n’avons pas enquêté sur les causes sous-jacentes, mais il est probable qu’il s’agisse de la combinaison des exigences professionnelles et de la plus grande responsabilité du foyer que les femmes assument souvent. Cela peut rendre plus difficile le fait de trouver le temps de faire de l’exercice et de mener une vie saine", explique Sofia Klingberg, chercheuse en médecine communautaire et en santé publique à l'Université de Göteborg et auteure principale de l'étude. Les chercheurs pensent qu'identifier les personnes susceptibles de souffrir de stress et poursuivre les efforts pour le réduire au travail permettraient probablement de réduire l'obésité, ainsi que les maladies cardiovasculaires et le diabète.