Parfois premier traitement utilisé dans la lutte contre le cancer, parfois complémentaire à la chirurgie ou à la radiothérapie, la chimiothérapie consiste en une administration de médicaments qui agissent sur les cellules cancéreuses, soit en les détruisant, soit en les empêchant de se multiplier.
Souvent administrée par voie intraveineuse, la chimiothérapie existe désormais aussi sous forme orale : il s’agit de cachets, qui ont été soit mis au point à partir de la forme intraveineuse, soit qui ont été directement conçus pour être pris par voie orale par les patients. A l’heure actuelle, environ 5% de l’ensemble des médicaments de chimiothérapie se prennent par voie orale. Et selon les experts, la chimiothérapie orale est appelée à devenir de plus en plus fréquente.
Pour autant, celle-ci est-elle aussi efficace que la chimiothérapie administrée par voie intraveineuse ? Interrogé par le Dr Jean-François Lemoine, le Dr Philippe Laplaige, cancérologue à Blois, est formel. "On peut tout à fait donner le choix au patient du mode de traitement qu’il veut avoir", explique-t-il, en précisant que le patient doit être associé et émettre un avis éclairé.
Le véritable atout de la chimiothérapie orale est qu’elle est bien moins contraignante pour les patients : ces derniers n’ont plus à se rendre à l’hôpital ou à la clinique pour recevoir le traitement, ce dernier pouvant être pris à domicile.
Des effets secondaires pour la chimiothérapie orale
Attention, toutefois, à ne pas associer effets secondaires à la simple chimiothérapie par voie intraveineuse : celle-ci peut aussi provoquer des effets indésirables. "Il y a des traitements qui, par exemple, ne vont pas entraîner de perte de cheveux, mais qui peuvent altérer la qualité de vie", précise le Dr Laplaige. Ainsi, si la perte de cheveux est excessivement rare, "la fatigue, les diarrhées" ou encore les nausées sont parfois constatées par les patients prenant un traitement de chimiothérapie orale.
Dans le même temps, un patient recevant son traitement de chimiothérapie par voie intraveineuse ne perdra pas systématiquement ses cheveux. "Il faut savoir que dans la chimiothérapie intraveineuse, il y a des produits qui ne font pas tomber les cheveux", confirme le cancérologue.
En discuter avec son médecin
Pour le Dr Laplaige, la prise d’une chimiothérapie orale doit résulter, dans tous les cas, d’une discussion avec son médecin. En effet, contrairement à la chimiothérapie par voie intraveineuse, c’est alors au patient de "gérer" son traitement, c’est-à-dire de le prendre aux jours et heures fixes, et de prévoir les prises lorsqu’il quitte son domicile. L’efficacité du traitement dépend en grande partie de sa capacité à bien le suivre. C’est pourquoi il n’est parfois pas recommandé. "Si vous avez quelqu’un qui présente des petits troubles de mémorisation, si vous avez des patients qui prennent déjà beaucoup d’autres traitements oraux", la discussion s’impose.
Aujourd’hui, "la population est, je pense, de mieux en mieux informée" sur les différents traitements existants, affirme le Dr Laplaige. "Il y a des situations où on dit non" à un traitement oral. "Et si on a cette possibilité, il faut bien voir ensemble", le patient et le praticien.