Les dernières données de Santé Publique France soulignent de fortes disparités régionales en terme de tabagisme. L’Ile-de-France et les Pays-de Loire sont les régions où l’on fume le moins en 2017, avec des prévalences respectives de 21,3% et de 23%. A l’inverse, dans quatre régions les prévalences sont plus élevées que dans le reste de la métropole : Paca (32,1%), Hauts-de-France (30,5%), Occitanie (30,3%) et Grand Est (30,1%).
Chez les jeunes
Plus particulièrement chez les jeunes de 17 ans, l’usage quotidien du tabac variait de 18,9% à 31% selon les régions, alors que la moyenne nationale était de 25,1% en 2017. La prévalence la plus faible était enregistrée en Île-de- France (18,9%) suivi du Grand Est (23,5 %) et des Hauts-de-France (23,7%), avec des différences statistiquement significatives par rapport aux autres régions. A l’inverse, les régions Auvergne-Rhône-Alpes (27,0 %), Bourgogne-Franche-Comté (27,6 %), Nouvelle-Aquitaine (28,5 %), Normandie (30,0 %), Bretagne (30,1 %) et Corse (31,0 %) se distinguaient par une prévalence statistiquement plus élevée par rapport aux autres régions.
Ces chiffres ont un lien direct avec l’incidence de pathologies associées au tabagisme, comme les cancers, qui touchent par exemple significativement plus de Bretons. Là-bas, tout en observant des améliorations depuis 2014, on constate toujours "une forte expérimentation du tabac chez les jeunes (66,5% contre 59% au niveau national) et une forte proportion d’usagers quotidiens (30% en Bretagne contre 25% au niveau national ... mais 42% chez les élèves de filières professionnelles et 56% chez les apprentis)", détaille Olivier de Cadeville, directeur général de l’ARS Bretagne. Une plus forte proportion de fumeuses avant la grossesse (45% vs 30% au niveau national) et pendant (28% vs 16%) y est aussi constatée.
Un million de fumeurs en moins
La dynamique globale est néanmoins positive. En mai dernier, Santé Publique France annonçait que la France comptait désormais un million de fumeurs en moins, passant de 13,2 millions de consommateurs de tabac à 12,2 millions. La prévalence du tabagisme quotidien est tombé de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. Ce constat est plus particulièrement marqué chez les hommes de 18 à 24 ans (44% en 2016 vs 35% en 2017) et chez les femmes de 55 à 64 ans (21% vs 18% en 2017).
"Dans la lutte contre le tabagisme, pour la première fois, les politiques publiques ont marqué des points majeurs. Dans notre région, comme en France, la consommation recule, fortement", estime Aurélien Rousseau, directeur de l’Agence Régionale de Santé Île-de-France. "De premiers signes nationaux laissent entrevoir que l’infernale logique inégalitaire se serait ici inversée ; que, cette fois, les catégories populaires ne seraient pas les laissées pour compte des victoires de la prévention", ajoute-t-il.