"J’écris parce que je suis l’enfant d’un parent anti-vaccin. J’ai passé les 4 dernières années à essayer de convaincre ma mère que les vaccins étaient sûrs". Sur le réseau social Reddit, des dizaines de publications de ce genre sont en ligne. Leurs auteurs sont des adolescents américains, fils ou filles de parents opposés aux vaccins, qui cherchent des manières de recevoir ces traitements sans l’accord de leurs parents.
Des différences selon les Etats
Aux Etats-Unis, la loi varie selon les Etats : un adolescent peut décider de se faire vacciner seul à partir de 16 ans dans 15 Etats (Alabama, Alaska, Arkansas, Delaware, etc). Dans les autres, il faut attendre 18 ans pour que le seul consentement de l’enfant suffise. Dans ces cas, l’émancipation est la seule manière de se faire vacciner sans l’accord de ses parents avant 18 ans.
Les questions posées sur Reddit suscitent de nombreuses réactions, la plupart des participants recommandent aux jeunes de convaincre leurs parents de l’intérêt des vaccins, en sollicitant l’infirmière de leur école par exemple. "Ma maman est infirmière scolaire, et elle a eu affaire à de nombreux parents anti-vaccins ces dernières années", explique l’un des membres du forum. Si cette solution ne fonctionne pas, le dernier recours est d'attendre la majorité.
Que dit la loi française ?
En France, seulement deux actes médicaux peuvent être réalisés sur un mineur sans accord parental : la prescription de la contraception et une interruption volontaire de grossesse. Avec l’entrée en vigueur des onze vaccins obligatoires depuis le 1er janvier 2018, l’inscription d’un enfant non-vacciné dans des structures publiques (écoles, crèches, etc) est refusée si le carnet de vaccination est incomplet. Un refus de vaccination peut être l’objet de poursuites pénales à l’encontre des parents.
Une menace pour la santé publique
Le recul de la vaccination outre-Atlantique inquiète : la rougeole est réapparue en décembre 2014, alors qu’elle avait été déclarée éradiquée en 2000. S’il est difficile de déterminer les causes précises de cette résurgence, la montée en forces des anti-vaccins a probablement un lien. Le triple vaccin (rougeole, oreillons et rubéole) est refusé par certains parents qui craignent qu’ils soit à l’origine d’une hausse du nombre de cas d’autisme.
Au début du mois de janvier, l’Organisation mondiale de la Santé a classé les anti-vaccins parmi les menaces pour la santé mondiale en 2019.