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Santé mentale

Des troubles mentaux peuvent survenir après un traumatisme crânien léger

Par Johanna Hébert

Une personne sur cinq risque de présenter des troubles neuropsychiatriques dans les six mois suivant un traumatisme cérébral léger. Ce qui suggère l’importance d’un suivi médical assidu.

KatarzynaBialasiewicz / iStock
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Se blesser légèrement à la tête peut arriver à tout le monde. D’apparence insignifiant, un traumatisme cérébral léger peut en réalité avoir des conséquences sur notre santé mentale, avec même des risques de trouble de stress post-traumatique (ESPT) ou de trouble dépressif.

Cela peut arriver à une personne sur cinq dans les six mois suivant le choc, et doit donc impliquer un suivi médical pendant cette période. Voici les conclusions d’une étude, financée par l’Institut national des troubles neurologiques et des accidents vasculaires cérébraux (NINDS) et faisant partie du National Institute of Health. Les résultats sont publiés dans JAMA Psychiatry.

Dépression, trouble de stress post-traumatique

"Les troubles de santé mentale après une commotion cérébrale ont été étudiés principalement dans les populations militaires, et on en sait peu sur ces résultats chez les civils", estime Patrick Bellgowan, directeur du NINDS. L’étude a été menée par Murray B. Stein, professeur à l’université de Californie à San Diego (Etats-Unis). Les chercheurs ont enquêté sur 1155 personnes qui sont allées aux urgences après avoir subi un traumatisme cérébral léger.

Trois, six et douze mois après le choc, les participants ont rempli divers questionnaires sur l’état de stress post-traumatique (ESPT) et le trouble dépressif majeur. Les chercheurs ont utilisé comme groupe témoin des personnes ayant subi des lésions traumatiques orthopédiques (jambe cassée par exemple), mais sans blessure à la tête. Trois mois après le traumatisme cérébral léger, 20% des patients ont signalé des symptômes de troubles mentaux, contre 8,7% pour ceux ayant subi une lésion orthopédique.

L’importance d’un suivi médical

Concernant l’état de stress post-traumatique (ESPT), les chercheurs ont constaté que les patients ayant des antécédents de maladie mentale avaient plus de risque d’en souffrir. C’est le cas aussi lorsque la commotion cérébrale était due à une agression ou à une attaque violente. En revanche, un tel lien n’a pas été établi concernant le trouble dépressif.

"Contrairement aux idées reçues, les blessures légères à la tête peuvent avoir des effets à long terme. Ces résultats suggèrent que les soins de suivi après un choc, même dans les cas bénins, sont essentiels. Et cela en particulier pour les patients présentant des facteurs de risques d’ESPT ou de dépression", déclare le Dr Stein.

Cette étude fait partie du programme TRACK-TBI, financé par le National Institute of Health, et destiné à mieux comprendre les effets des commotions cérébrales légères. Une récente recherche a d’ailleurs démontré que de nombreux patients ne recevaient pas les soins de suivi recommandés.