Environ 5% des patients qui séjournent à l’hôpital en France contractent une infection : on appelle cela une infection nosocomiale. Celle-ci est absente au moment de l’arrivée du patient dans l’établissement, et se déclare au minimum 48 heures après.
Elles sont souvent dû à des examens considérés comme "invasifs" : sondage urinaire ou trachéal (ventilation assistée), cathéter veineux, intervention chirurgicale, endoscopie… si la plupart entraînent des infections urinaires, rarement dangereuses, cela peut aller bien plus loin.
Des bactéries souvent résistantes
Les trois principales bactéries attrapées dans les hôpitaux sont, pour certaines, très résistantes : le Staphylococcus aureus (ou staphylocoque doré), l’Escherichia coli et le Pseudomonas aeruginosa. Ces infections coûtent très cher, car des bactéries résistantes aux antibiotiques causent des complications grave et nécessitent de tester plusieurs traitements, ce qui rend le séjour à l’hôpital bien plus long.
La désinfection des salles d’opération est donc un enjeu majeur de santé publique pour éviter la prolifération de ces infections, qui peuvent être mortelles.
Une invention pour le domaine hospitalier
L'utilisation de la lumière ultraviolette à des fins de désinfection n'est pas une idée nouvelle, mais c’est la première fois qu’elle est adaptée afin d’être utilisée dans les salles d'opération ou les chambres des patients. Les chercheurs expliquent dans l'article publié dans l'American Journal of Infection Control le fonctionnement de cette technologie.
PurpleSun utilise des niveaux élevés d'intensité de rayons UV à intervalles de 90 secondes pour un effet optimal. Il possède également des cloisons pliables, ce qui signifie qu’il peut entourer les équipements de tous les côtés et que sa lumière atteint cinq points de surface. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont utilisé pour leur tests plus de 3 000 échantillons microbiologiques de 100 cas chirurgicaux différents dans trois hôpitaux de la région de New York.
Une technologie à utiliser en plus des moyens humains
Bien sûr, l’arrivée de PurpleSun ne signifie pas que le personnel hospitalier n’aura plus besoin de nettoyer son matériel avec des produits chimiques et désinfectants. Cette technologie s’utilisera en plus des gestes effectués par les médecins, pour rattraper les erreurs humaines, comme l’explique Donna Armellino, auteure principale de l'étude et vice-présidente de la prévention des infections chez Northwell Health : "Cette technologie peut optimiser la propreté de l'environnement, entraînant une diminution des agents pathogènes pouvant potentiellement causer une infection."
Si cette nouvelle technologie est implantée en France, elle pourra peut être permettre d'éviter les 4 000 décès par an dus aux infections nosocomiales.