Profiter des bras de Morphée pour apprendre des nouveaux mots : d’après une recherche menée au sein de l’université de Berne en Suisse, ce serait possible. Les résultats, parus dans Current Biology, montrent que pendant la phase de sommeil lent profond, des participants ont pu apprendre de nouvelles connaissances et les restituer à leur réveil.
#Learning in your sleep? Researchers of the #unibern showed that we can acquire #vocabulary of a new #language during distinct phases of slow-wave #sleep and that the sleep-learned vocabulary could be retrieved unconsciously after waking up: https://t.co/Dl0WTUySrZ pic.twitter.com/ugX6UESd0O
— Universität Bern (@unibern) 31 janvier 2019
Des mots imaginaires couplés à des mots connus
Depuis plusieurs années, la communauté scientifique a reconnu le rôle du sommeil dans la consolidation d’informations apprises pendant des phases d’éveil. Les chercheurs suisses se sont demandés s’il était possible que le sommeil permette d’enregistrer des informations et de les ancrer dans la mémoire.
Leur recherche a été réalisée grâce à 41 volontaires, qui ont subi des encéphalogrammes pendant leur sommeil. Les chercheurs ont donné des écouteurs aux participants pendant leur sieste afin qu'ils entendent différentes paires de mots construites sur la même forme : un mot en allemand et sa traduction dans une langue imaginaire. Ce n’était pas la seule subtilité : la moitié des mots décrivait un objet plus petit qu’une boîte à chaussures.
L’importance des ondes lentes du cerveau
Au réveil, les participants ont du réaliser un test : les scientifiques leur présentaient les mots imaginaires et ils devaient indiquer s’ils désignaient des objets capables de rentrer dans une boîte à chaussures ou non. Le nombre de bonnes réponses suggère qu’elles ne sont pas le simple fait du hasard. Les scientifiques ont constaté que lorsque les mots étaient présentés pendant les pics d’ondes lentes du cerveau, la mémorisation était plus forte.
Ces moments correspondent à une activité forte des neurones pendant le sommeil. Des IRM ont confirmé une augmentation de l’activité dans les zones du langage et de l’hippocampe du cerveau lorsque les paires de mots ont été présentées. L’étude révèle également que la répétition des paires de mots a augmenté leur chance de mémorisation. D’autres essais doivent être menés pour approfondir ces résultats mais il sera peut-être possible, dans quelques années, d’apprendre une nouvelle langue sans effort, pendant son sommeil !