S'abstenir de manger de la viande permettrait de vivre plus longtemps. C'est ce qu'ont réussi à démontrer des chercheurs qui se sont penchés pendant 6 ans sur une communauté religieuse de plus de 73.000 membres, au sein de laquelle le végétarisme est prôné par l’Eglise mais pas respecté par tous rigoureusement. L'étude menée aux Etats-Unis, publiée dans le Journal of the American Medical Association (Jama), est rapportée par le Wall Street Journal.
« Les végétariens ayant participé à l’étude ont subi 12% de morts en moins sur la période de l’étude que les personnes mangeant de la viande. La probabilité de mourir d'une maladie cardiaque a été également inférieure de 19 % dans ce groupe. En revanche, le risque de cancer fut le même », précisent les chercheurs.
De plus, « les morts liées au diabète et aux insuffisances rénales dans le groupe étudié ont été aussi moins importantes ». Cette étude, de plus grande ampleur que les précédentes, montre donc une nouvelle fois qu’un régime alimentaire basé sur les plantes et les légumes a un effet protecteur pour la santé.
Une analyse que partage également le médecin nutritionniste Patrick Serog. « Les effets bénéfiques sur le coeur du végétarisme sont connus depuis longtemps. Quelques études ont relevé que ne pas manger de poisson ni de viande diminuerait le nombre de problèmes cardiaques et permettrait de vivre mieux ».
Mais pour ce spécialiste, être végétarien, c'est aussi un style de vie. « Quand on va pratiquer un petit plus d'activité physique et qu'on fait un peu plus attention à soi même, les effets sont bénéfiques sur la santé. Les adeptes de ce type de régime mettent aussi en avant d'autres avantages nutritionnels, la réduction de la consommation de graisses saturées, l'augmentation des apports en fibres et la limitation des apports en sel », observe le Dr Patrick Serog.
Mais l'alimentation des végétariens expose à des risques. « Si on supprime complètement la viande et le poisson, on peut avoir des carences en fer, note le nutritionniste. C'est peut-être le seul problème du végétarisme. Surtout pour les femmes, car elles perdent du fer au cours des menstruations. Elles risquent alors une anémie ferriprive. Si on est vraiment dans ce cas là, je conseille de faire régulièrement une prise de sang pour regarder si on a suffisamment de fer. Si on n'en a pas assez, il faudra alors compléter son alimentation par des comprimés ».
En début d'année 2013, une très large étude britannique confirmaient les effets santé du régime végétarien. 45 000 personnes avaient dans cette enquête répondu à des questionnaires détaillés sur leur état de santé et leur mode de vie pendant 12 ans. Résultat, les personnes qui suivaient un régime végétarien ont réduit de 32% le risque d’hospitalisation et de décès par maladie cardio-vasculaire.