Une nouvelle étude indique une amélioration du traitement de la forme la plus courante d'AVC dans le monde. Selon ces données inédites, les patients ayant eu un AVC qui ont subi une baisse intensive de leur tension artérielle étaient significativement moins susceptibles de souffrir de saignements au cerveau, un effet secondaire associé aux personnes traitées par des thrombolyses* qui brisent le caillot sanguin.
Rendre le traitement de la thrombolyse plus sûr
Le professeur Craig Anderson, directeur exécutif du George Institute et de l’étude, a déclaré à ce propos : "il y a eu beaucoup de débats sur la question de savoir si certains avantages sont compensés par les méfaits potentiels d'une baisse intensive de la tension artérielle tôt après l'apparition d'un AVC aigu". Il ajoute : "cette étude montre clairement que le contrôle plus intensif de la tension artérielle que ce qui est actuellement recommandé peut rendre le traitement de la thrombolyse plus sûr, en réduisant le risque de saignements graves dans le cerveau."
L'étude a porté sur plus de 2 000 patients, recrutés au sein de 110 hôpitaux de 15 pays différents entre 2013 et 2018. "Ces résultats soulignent également la nécessité d'approfondir la recherche afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents des avantages et des inconvénients d'une baisse précoce et intensive de la pression artérielle chez les patients recevant un traitement avec thrombolyse, étant donné que la réduction de l'hémorragie cérébrale ne s'est pas traduite par une amélioration du rétablissement général des patients", a ajouté le professeur Tom Robinson, co-auteur et directeur du Cardiovascular Research Centre à l'University of Leicester.
Perte soudaine de la fonction d’une partie du cerveau
Un accident vasculaire cérébral (AVC), également appelé "attaque cérébrale", est une perte soudaine de la fonction d’une partie du cerveau, provoquée par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l'intérieur d’une artère. La gravité de l'AVC va dépendre de la localisation et de l'étendue des zones cérébrales touchées. En effet, chaque zone du cerveau est spécialisée (motricité, parole, vision…). Un accident localisé va donc supprimer une fonction en partie, ou en totalité, ce qui explique pourquoi une personne peut garder des séquelles physiques d'un AVC (paralysie d'une partie du corps ou du visage, diminution ou disparition de la vision, problèmes d'élocution...).
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), près de 5 millions de personnes dans le monde meurent d'AVC chaque année et 15 millions sont victimes d'AVC non fatals. En France, on estime qu'entre 120 000 et 130 000 personnes sont touchées chaque année. Mais grâce à des dispositifs plus efficaces, la mortalité liée aux accidents vasculaires cérébraux a baissé de 15% ces dernières années au sein de l’Hexagone.
*La thrombolyse intraveineuse consiste à injecter une substance capable de dissoudre le caillot qui bouche l’artère du cerveau et cause l’infarctus cérébral (AVC ischémique).