Récemment pointés du doigt par l'Agence de sécurité sanitaire (Anses), les fabricants de couches pour bébés se sont engagés "à indiquer les composants sur leurs emballages", a annoncé vendredi 8 février Group'hygiène, leur syndicat professionnel.
"Les fabricants membres de Group’hygiène s’engagent à mettre, sur le marché français, des couches-bébés ne comportant pas de substances intentionnellement ajoutées dans le produit, susceptibles de présenter des effets allergisants cutanés (correspondant aux 26 allergènes du Règlement européen des produits cosmétiques)", peut-on lire. Ils s’engagent aussi "à renforcer leurs exigences tant sur leur environnement de production qu’auprès de leurs fournisseurs de matières premières via leurs cahiers des charges".
Indiquer les composants des couches bébés sur leurs emballages
En janvier dernier, l’Anses avaient mis en évidence des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances toxiques dans de nombreuses couches pour bébé. Il s’agissait notamment de deux parfums (butylphényl méthyle propional et hydroxyisohexyl 3-cyclohexène carboxaldéhyde) ainsi que certains hydrocarbures aromatiques polycycliques, des dioxines et des furanes.
La majorité des bébés en France porte des couches à usage unique, ce qui représente environ 4000 couches utilisées au cours des trois premières années de leur vie. De ce fait, les substances toxiques peuvent migrer dans l’urine des enfants et entrer en contact prolongé avec leur peau, provoquant notamment des allergies.
"On ne peut pas exclure un risque"
Afin d’être le plus réaliste possible, "on calcule une quantité absorbée en fonction du temps de port de couche, du nombre de couches portées par les bébés, jusqu'à 36 mois, et on compare à des valeurs toxicologiques de référence pour chacune des substances", expliquait dans LCI Gérard Lasfargues, directeur général délégué du pôle Sciences pour l'expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire. "On ne peut pas exclure un risque (...) puisqu'on observe un dépassement des seuils sanitaires pour un certain nombre de substances", ajoutait-il.
Au regard des risques que peuvent présenter ces substances pour la santé des bébés, l’Anses recommandait de les éliminer ou de réduire au maximum leur présence dans les couches jetables, de renforcer le contrôle de ces substances dans les couches mises sur le marché et de mettre en place un cadre réglementaire plus restrictif encadrant ces produits.
Les nourrissons sont également exposés aux glyphosates
Deux enquêtes de 60 millions de consommateurs avaient déjà mis en évidence que certaines marques de couches pour bébé contenaient des produits dangereux pour la santé. On parlait alors de glyphosate, de pesticides, de dioxines et de composés organiques volatils ou halogénés (COV), présents en 2017 dans le leader du secteur Pampers, et en 2018 chez Mots d’enfant, la marque des supermarchés E. Leclerc, Love & Green, Lotus Baby, Pommette ou encore Lillydoo.
Si les teneurs de substances indésirables sont très faibles dans ces couches, le risque sanitaire "ne peut être écarté", estimait comme l'Anses 60 millions de consommateurs, car "les nourrissons sont également exposés aux glyphosates et aux COV via d'autres sources".