Durant des siècles, de nombreuses cultures ont pensé qu’au moment de ses règles, une femme était "impure". Dans certains pays, les femmes sont encore bannies de leur maison la semaine de leurs règles. L'une d'entre elles est même décédée cette semaine dans une "cabane à menstruation" au Népal – bien que cette pratique ait été interdite. Même s'il s'agit d'un cas extrême, il est tout de même urgent de rétablir quelques vérités sur les menstruations.
"On ne peut pas tomber enceinte pendant ses règles"
Si, il est possible de tomber enceinte pendant ses règles, surtout si vous avez un petit cycle (moins de 28 jours). En effet, les spermatozoïdes peuvent survivre jusqu’à cinq jours après un rapport. On peut donc considérer que le risque est très faible si votre cycle est supérieur à 28 jours. Mais s’il est irrégulier, alors mieux vaut se méfier, car tout dépend du moment de l’ovulation. On ne prend donc pas de risques !
"Il est normal d’avoir des règles abondantes ou douloureuses"
Non, ce n’est pas normal ! Un flux très abondant peut être le signe d’une maladie. N’hésitez surtout pas à consulter si vos pertes vous paraissent excessives. Un gynécologue pourra facilement identifier un problème. Quant aux règles douloureuses, il faut remettre les choses en place : non, il n’est pas normal de souffrir le martyre. Les règles déclenchent en effet des contractions utérines, mais si vous n’êtes plus capable de vous lever pendant cette période, il faut consulter ! C’est peut être un symptôme de l’endométriose.
"Il est dangereux d’enchaîner deux plaquettes de pilule"
Cette idée est très largement répandue, et pourtant, de récentes recherches confirment qu’il n’est pas dangereux de prendre deux plaquettes à la suite. En réalité, ce ne sont même pas des vraies règles que vous avez en prenant une contraception hormonale ! La semaine d'arrêt de 7 jours a été créée pour "imiter" les règles et non pour des raisons médicales, car lors de la création de la pilule, les femmes ne trouvaient pas ça naturel de ne plus les avoir. Ces "fausses" règles n’ont donc aucune utilité, et d’ailleurs, d’autres moyens de contraception comme le stérilet hormonal ou l’implant les suppriment totalement. Vous pouvez donc sauter votre semaine de "fausses" règles sans soucis si cela vous arrange – cela diminuera même le risque "d’accident". C'est également le cas pour d'autres moyens de contraception comme l'anneau vaginal.
"L’insertion d’un tampon peut rompre l’hymen"
D’abord, quelques explications sur l'hymen : il s’agit d’une fine membrane située à 1 centimètre de l'entrée du vagin. Elle en barre partiellement l'entrée, mais est percée en son centre pour permettre l'écoulement du sang des règles. Logiquement, cette percée naturelle permet l’insertion d’un tampon. Aucun risque donc ! Sachez que l’hymen n’est en rien une preuve de virginité comme beaucoup le croient : il peut disparaître durant l’enfance en faisant du vélo, de la gymnastique ou tout autre sport.
"Le sang des règles n’est pas du sang normal"
Le sang des règles est le même sang que celui qui coule dans vos veines. S'il paraît parfois plus sombre (souvent en fin de règles) c’est seulement parce qu’il a mis longtemps à être évacué et qu’il s’est oxydé.
"Un tampon peut se perdre dans le vagin"
Et pour aller où ? Le vagin mesure en moyenne 10 centimètres, et le col de l'utérus (au-dessus du vagin) est beaucoup trop petit pour qu'un tampon puisse y pénétrer. Aucune chance qu’il ne disparaisse, donc. Mais si vous n’arrivez vraiment plus à l’attraper, vous pouvez vous rendre chez votre gynécologue pour qu’il le sorte. Et n’ayez pas honte, ce ne sera pas la première fois qu’il verra ça. Si vous tergiversez trop longtemps, vous prenez le risque de faire un choc toxique… On ne garde donc pas un tampon plus de 6 heures.